Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse mardi, la prudence dominant les échanges à quelques heures d'un discours très attendu de la Première ministre britannique Theresa May sur le Brexit.

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1,48% (-281,71 points) à la clôture à 18.813,53 points, tombant ainsi sous sous la barre symbolique des 19.000 points pour la première fois depuis le 9 décembre. Il avait déjà perdu 1% lundi.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 1,41% (-21,54 points) à 1.509,10 points.

La séance a encore été peu active avec seulement 1,7 milliard de titres échangés sur le premier marché, alors que Wall Street était fermé lundi.

Sur le volet des monnaies, le dollar a poursuivi sa descente entamée il y a quelques jours, s'affichant à 113,38 yens contre 114 yens la veille. L'euro déclinait aussi légèrement à 120,90 yens contre 121,08 yens lundi à la fermeture de la place tokyoïte.

"Les investisseurs ne devraient pas prendre de positions risquées avant de voir ce qu'il ressort du discours de Mme May sur les projets du Royaume-Uni", a commenté pour l'agence Bloomberg News Yutaka Miura, chez Mizuho Securities.

Floue jusque-là sur le Brexit, la dirigeante britannique Theresa May doit exposer mardi sa stratégie pour les négociations à venir avec l'UE et, selon la presse, la tendance serait à un Brexit "dur". Elle pourrait ainsi annoncer le prochain retrait du marché unique, de l'union douanière européenne et de la Cour européenne de justice, dans le but de reprendre le contrôle de l'immigration européenne, la priorité numéro un de Londres.

L'entrée en fonctions en fin de semaine de Donald Trump comme président des Etats-Unis incite aussi à une certaine réserve, a ajouté l'analyste.

L'actualité économique était par ailleurs limitée au Japon, dans l'attente du réel démarrage de la saison des résultats d'entreprises.

- Nintendo rebondit -

Parmi les valeurs phares, Nintendo a enfin relevé la tête (+1,65% à 2.585 yens) après deux séances dans le rouge, sur fond de scepticisme des donneurs d'ordres à l'égard de la nouvelle console du pionnier des jeux vidéo, la Switch.

Au sein du Nikkei, les groupes chimiques et sidérurgiques ont également eu les faveurs des acheteurs, avec un gain de 2,42% à 464 yens pour Tokuyama et de 0,96% pour JFE Holdings.

Mais sur les 225 composantes de l'indice, plus de 200 ont terminé sur une note négative.

Dans les technologies et télécoms, l'action de la société de commerce et services en ligne Rakuten a chuté de 3,70% à 1.131,5 yens, SoftBank Group a perdu 2,04% à 8.179 yens et NTT Docomo 1,41% à 2.715 yens.

Les valeurs bancaires ont aussi souffert, à l'image de Mitsubishi UFJ Financial Group (-1,54% à 714,8 yens), Sumitomo Mitsui (-1,35% à 4.435 yens) et Nomura (-1,90% à 683,3 yens).

Idem pour la firme d'habillement Fast Retailing, connue pour sa marque Uniqlo (-1,89% à 36.770 yens), en raison de l'abaissement de recommandation d'une maison de courtage, et les constructeurs automobiles (Toyota -1,58% à 6.719 yens, Nissan -1,04% à 1.141 yens), très exposés au regain du yen.

L'équipementier Takata a quant à lui encore dévissé (-4,63% à 905 yens). Il avait lâché près de 11% lundi, l'avenir du groupe restant très incertain malgré l'annonce d'une amende d'un milliard de dollars aux Etats-Unis pour solder le scandale de ses airbags défectueux.

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