PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont attendues en léger recul à l'ouverture lundi, les investisseurs se positionnant pour des baisses de taux de la Réserve fédérale à l'entame d'une semaine riche en indicateurs.
Les contrats à terme suggèrent une ouverture stable pour le CAC 40 parisien, contre un déclin de 0,22% pour le Dax à Francfort, et une baisse de 0,2% pour l'EuroStoxx 50.
Le FTSE à Londres est clos lundi à l'occasion d'un jour férié.
Les marchés digèrent les derniers commentaires du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui s'est exprimé vendredi au symposium de Jackson Hole.
"Jerome Powell a déclaré que l'économie continuait de croître à un rythme solide, mais il a clairement indiqué que l'accent était désormais sur mis sur l'emploi, et non l'inflation", résument les stratégistes de Rabobank.
Surtout, si le responsable de politique monétaire a assuré que l'"heure (était) venue pour la Fed de baisser ses taux, il s'est abstenu de préciser l'ampleur de cette première baisse, 25 ou 50 points de base (pb).
Les marchés monétaires attendent 35 pb d'assouplissement en septembre, estimant à environ une chance sur deux une baisse de 50 pb.
Les nombreux indicateurs attendus cette semaine aideront les investisseurs à préciser leurs anticipations de taux, en Europe et aux États-Unis.
Aux États-Unis, les biens durables lundi, la deuxième estimation du PIB au deuxième trimestre jeudi, et surtout l'inflation PCE pour juillet vendredi, donneront davantage d'éléments sur l'activité outre-Atlantique.
Les chiffres de Nvidia seront par ailleurs publiés mercredi, ce alors que les investisseurs attendent une nouvelle fois des chiffres très supérieurs au consensus du géant des puces électroniques. Une déception pourrait suffire à déclencher des ventes dans le secteur technologique, tant la place du groupe est importante.
Ajoutant aux pressions sur les indices européens, le chef économiste de la Banque centrale européenne, Philip Lane, a déclaré samedi que "le retour de l'inflation à sa cible n'est pas encore assuré".
L'inflation européenne pour juillet est attendue vendredi, et devrait poursuivre son repli, selon le consensus.
LES VALEURS À SUIVRE :
À WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette hausse vendredi après le discours de Jerome Powell lors duquel il a affirmé qu'il était temps de baisser les taux d'intérêt de la Fed, citant les risques croissants pour le marché de l'emploi et alors que l'inflation est en passe d'atteindre l'objectif de 2%.
L'indice Dow Jones a gagné 1,14%, ou 462,30 points, à 41.175,08 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, a pris 63,97 points, soit 1,15% à 5.634,61 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 258,44 points, soit 1,47% à 17.877,794 points.
EN ASIE
La Bourse japonaise a terminé en baisse sous la pression du yen, qui se renforce face au dollar alors que les investisseurs se positionnent pour des baisses de taux de la Fed. L'indice Nikkei décline de 0,66% à 38.110,22 points, le Topix, plus large, cède 0,87% à 2.661,41 points.
La technologie a reculé en amont des résultats de Nvidia, mercredi, le spécialiste de l'équipement de fabrication de semi-conducteurs, Tokyo Electron, a perdu 2,6% tandis que son concurrent Advantest a abandonné 2,4%.
Les actions chinoises se replient sous la pression du secteur immobilier. L'indice hongkongais Hang Seng progresse de 0,8%, le SSE Composite de Shanghai recule de 0,31%, le CSI 300 décroît de 0,44%.
TAUX
Les rendements s'érodent avant de nouveaux indicateurs économiques, lundi et cette semaine.
Le rendement du Treasury à dix ans décline de 2,5 pb à 3,782%, tandis que le rendement du titre à deux ans abandonne 2,8 pb à 3,8851%.
Le rendement du dix ans allemand est inchangé à 2,218%, celui du taux à deux ans se maintient à 2,364%.
CHANGES
Les marchés de change sont calmes, les investisseurs se positionnant pour les prochaines données attendues cette semaine.
En Asie, le yen avance de 0,27% à 143,98 yens pour un dollar, le dollar australien cède 0,25% à 0,6775 dollar.
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence, l'euro s'érode de 0,07% à 1,1182 dollar, et la livre sterling perd 0,07% à 1,32 dollar.
PÉTROLE
Les craintes d'une escalade au Moyen-Orient soutiennent le baril, qui profite également de la posture plus accommodante de la Fed.
Le Brent progresse de 0,63% à 79,52 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 0,68% à 75,34 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Augustin Turpin)