Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers sont divisés entre l'envolée en Bourse du géant des cartes graphiques Nvidia, qui tire le secteur technologique, et d'un autre côté, des incertitudes macroéconomiques qui pèsent sur le reste des indices boursiers.

En Europe, la morosité a dominé le moral des investisseurs: Paris a reculé de 0,33% à son plus bas niveau de clôture depuis fin mars. Londres a cédé 0,74% et Milan 0,44%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,51%.

Francfort a lâché 0,31%, alors que l'Allemagne est entrée en récession technique au premier trimestre 2023, avec une deuxième baisse consécutive de son produit intérieur brut (-0,3%).

Le chancelier Olaf Scholz a assuré devant la presse que "les perspectives de l'économie allemandes (étaient) très bonnes", le pays étant "en train de surmonter les défis" auxquels il est confronté.

A Wall Street, le Nasdaq grimpait de 1,52% vers 16H05 GMT, porté par un bond de 26,68% de Nvidia.

Actuelle 6e entreprise la mieux valorisée en Bourse au monde, avec plus de 750 milliards de dollars de capitalisation, le spécialiste des cartes graphiques a présenté des perspectives de chiffre d'affaires dopées par la course à l'intelligence artificielle.

Nvidia pourrait être "le grand gagnant de l'engouement pour l'IA, car ses puces sont bien adaptées à l'entraînement des algorithmes d'IA" qui requièrent beaucoup de données, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le S&P 500, où les entreprises technologiques représentent une part importante de la pondération, montait de 0,59% vers 16H05 GMT, tandis que le Dow Jones reculait de 0,46%.

Le reste de l'actualité est peu réjouissant, malgré une révision à la hausse de la croissance du PIB américain au premier trimestre. Une semaine environ avant un possible défaut de paiement américain, l'agence de notation Fitch a placé "sous surveillance" la note AAA des Etats-Unis.

"Il s'est passé quasiment une semaine de négociations et toujours pas de visibilité sur une issue proche", note Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque.

De plus, la montée des taux d'intérêt sur le marché obligataire peut peser sur les marchés actions. Andrea Tuéni constate un ajustement des anticipations de politique monétaire vers un scénario avec "une hausse de taux au mois de juin et pas de baisse de taux avant la fin d'année", contrairement à ce qui était anticipé jusqu'à maintenant.

Des données statistiques qui restent solides montrent de plus que l'économie américaine refuse de courber l'échine.

Sur le marché obligataire, les taux à échéance court et moyen terme progressent en Europe comme aux Etats-Unis. Le taux de la dette américaine à deux ans était de 4,46% vers 16H00 GMT, contre 4,38% à la clôture de la veille.

Saut des puces derrière Nvidia ___

Les résultats de Nvidia profitaient au secteur technologique partout dans le monde.

A Wall Street, AMD montait de 10,04%, Micron de 3,32% et Broadcom de 3,28%.

Microsoft, qui mise sur l'intelligence artificielle, progressait aussi de 3,31%, Alphabet de 2,31% et le spécialiste de l'analyse de données Palantir de 1,98%.

En Europe, ASML a pris 4,97% et Soitec 7,74%.

Lufthansa: ITA missa est ___

L'Etat italien et Lufthansa (+0,25% à Francfort) ont scellé jeudi un accord sur l'entrée du géant aérien allemand au capital de la compagnie publique ITA Airways née des cendres d'Alitalia, a annoncé le ministère de l'Economie à Rome.

Du côté des devises et des matières premières ___

Les prix du pétrole reculent fortement, après trois séances consécutives de hausse, les risques pesant sur l'économie mondiale reprenant le dessus sur les fondamentaux du marché. Le baril de Brent de Mer du Nord perd 3,79% à 75,43 dollars et le baril de WTI américain 4,08% à 71,31 dollars vers 16H00 GMT.

Le prix du gaz chute de 8,94% à 25,30 euros le mégawattheure pour le contrat européen de référence.

L'euro reste faible (-0,25%) par rapport au dollar à 1,0723 dollar pour un euro.

Le bitcoin recule de 0,68% à 26.220 dollars.

afp/rp