Paris (awp/afp) - Les actions européennes et asiatiques se laissent porter vendredi par l'élan de Wall street, soulagées des perspectives financières de Nvidia, porte-étendard de l'essor de l'intelligence artificielle devenue récemment première capitalisation boursière mondiale.
Sur le Vieux continent, vers 08H20 GMT, la Bourse de Paris gagnait 0,49%, Francfort 0,46%, Milan 0,38% et Londres 0,68%.
En Asie, grâce à la hausse des titres technologiques, Tokyo a gagné 0,68%, Taiwan 1,85% et Séoul 0,83%.
A Tokyo, Advantest a fini en progression de 0,66% et Tokyo Electron de 2,15%. A Taipei, le mastodonte des puces les plus sophistiquées TSMC a bondi de 2,97%. A Séoul, SK Hynix a pris 4,68%.
Les investisseurs ont finalement été soulagés par les résultats robustes du champion américain des puces Nvidia, même si ses prévisions de vente et de tassement des marges avaient déçu le marché dans un premier temps.
"Les investisseurs ont rapidement ignoré l'avertissement de Nvidia selon lequel la marge bénéficiaire chuterait à 73% en raison des problèmes de fabrication des puces Blackwell, et ont pensé qu'ils pouvaient faire face à cette légère détérioration", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
La Bourse de New York a ainsi fini en hausse jeudi, la confiance des investisseurs américains se propageant sur les autres continents vendredi.
En dehors des valeurs technologiques, "les valeurs refuge sont portées par les craintes géopolitiques croissantes", souligne Jim Reid, analyste de Deutsche Bank.
Parmi elles, l'or grimpait de 1,01% à 2.696,67 l'once d'or vers 08H15 GMT. Depuis le début de la semaine, son cours a gagné plus de 5%.
Dans le détail, le président russe Vladimir Poutine a estimé jeudi que le conflit en Ukraine avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et prévenu qu'il n'excluait pas de frapper les pays occidentaux.
Ces menaces interviennent au terme d'une journée de tensions extrêmes où la Russie a fait usage sur le territoire ukrainien d'un missile balistique de portée intermédiaire (soit jusqu'à 5.500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire.
"Cela a renforcé les craintes d'une escalade des hostilités, et plusieurs matières premières ont réagi directement à ces développements", a ajouté Jim Reid.
Sur le marché du pétrole, vers 08H15 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,58% à 74,66 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,64% à 70,55 dollars.
Le bitcoin frôle les 100.000 dollars
La plus importante cryptomonnaie par la capitalisation a atteint de nouveaux sommets pendant les échanges asiatiques, dépassant la barre de 99.000 dollars pour la première fois et atteignant 99.271 dollars vers 08H15 GMT.
La démission anticipée, annoncée jeudi, du président de l'Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) Gary Gensler --considéré dans le milieu comme l'ennemi juré des cryptomonnaies-- a donné un coup de fouet au bitcoin.
L'envolée est "aussi alimentée par l'information selon laquelle Donald Trump pourrait créer un ministère chargé des cryptomonnaies", a observé Kathleen Brooks, experte du courtier XTB.
Donald Trump a promis d'assouplir drastiquement la réglementation sur le secteur des monnaies numériques et pourrait établir une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis, qui pourrait pousser d'autres pays à accorder davantage de légitimité à cette monnaie virtuelle.
Nouveaux soupçons de corruption chez Thales
Les procédures pour corruption contre Thales continuent de s'accumuler: déjà soupçonné sur plusieurs contrats passés à l'étranger, le géant français de la défense fait désormais l'objet de nouvelles investigations en France et au Royaume-Uni, qui viseraient notamment un marché d'armement en Asie.
Le fleuron français de la défense chutait de 3,93% à la Bourse de Paris.
Brenntag fait feu de tout bois (+3,3%)
Le distributeur de produits chimiques profite d'une recommandation à l'achat de la banque privée Berenberg, à la faveur du retour de Trump à la Maison Blanche, le groupe "pouvant tirer profit de la croissance américaine à court terme et de la délocalisation si les droits de douane pénalisent d'autres régions du monde", explique la banque dans un communiqué.
afp/ib