Paris (awp/afp) - L'envolée en Bourse du géant des cartes graphiques Nvidia, après ses résultats trimestriels, soutient le secteur technologique, mais le reste des marchés boursiers reste nerveux devant les nombreuses incertitudes sur la croissance mondiale et la dette aux Etats-Unis.

A Wall Street, le Nasdaq grimpait de 1,34% vers 14H05 GMT, porté par un bond de 22,76% de Nvidia.

Actuelle 6e entreprise la mieux valorisée en Bourse au monde, avec plus de 750 milliards de dollars de capitalisation, le spécialiste des cartes graphiques prévoit un chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre de 11 milliards de dollars, ce qui représenterait un bond de 64% par rapport à la même période de l'an dernier.

Les investisseurs saluent ces perspectives, dopées par la course à l'intelligence artificielle. Depuis le début de l'année, Nvidia a déjà vu son cours doubler et sert de locomotive au Nasdaq qui progresse lui de plus de 20%.

Nvidia pourrait être "le grand gagnant de l'engouement pour l'IA, car ses puces sont bien adaptées à l'entraînement des algorithmes d'IA" qui requièrent beaucoup de données, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Le S&P 500, où les entreprises technologiques représentent une part importante de la pondération, montait de 0,65% vers 14H05 GMT, tandis que le Dow Jones reculait de 0,07%.

Les places financières en Europe évoluent en légère baisse, mais se sont un peu reprises par rapport au plus bas de la matinée: Paris recule de 0,22%, Londres de 0,66% et Milan de 0,33% vers 14H05 GMT. A Zurich, le SMI cédait 0,56%.

Francfort baisse légèrement de 0,09%, alors que l'Allemagne est entrée en récession technique au premier trimestre 2023, avec une deuxième baisse consécutive de son produit intérieur brut (-0,3%).

Aux Etats-Unis, la croissance du PIB au premier trimestre a été révisée à la hausse jeudi, à 1,3% en rythme annualisé, ce qui représente un ralentissement par rapport au trimestre précédent.

Le reste de l'actualité est peu réjouissant. Une semaine environ avant un possible défaut de paiement américain, l'agence de notation Fitch a placé "sous surveillance" la note AAA des Etats-Unis.

A ces "interrogations interminables" sur la dette s'ajoute l'"incertitude quant au degré de resserrement monétaire supplémentaire qui pourrait être approprié" dans les prochains mois par la banque centrale américaine, note John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud, après la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Fed.

Le marché actions espérait il y a encore peu un virage monétaire et plusieurs baisses d'ici la fin de l'année.

En Europe, si l'inflation devrait "décliner rapidement", selon le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) Luis De Guindos, ce ne sera pas le cas de l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix plus volatils des matières premières et de l'alimentation, car "les moteurs de l'inflation changent", a-t-il expliqué au Parlement européen.

"Nous accordons beaucoup plus d'attention à l'évolution des salaires et à l'évolution des marges bénéficiaires", a-t-il aussi dit.

Pour le gouverneur de la Banque de France, l'important est désormais de déterminer "la durée" durant laquelle les taux seront maintenus à un niveau élevé par la (BCE).

Sur le marché obligataire, les taux à échéance court et moyen terme progressent en Europe. Le taux de la dette allemande à deux ans était de 2,86% vers 14H00 GMT, contre 2,83% à la clôture de la veille.

Saut des puces derrière Nvidia ___

Les résultats de Nvidia profitaient au secteur technologique partout dans le monde.

A Wall Street, AMD montait de 7,91%, Micron de 3,72% et Broadcom de 2,02%.

Microsoft, qui mise sur l'intelligence artificielle, progressait aussi de 2,20%.

En Europe, ASML prenait 4,75% et Soitec 8,86%.

Du côté des devises et des matières premières ___

Le pétrole cède un peu de terrain: le baril de Brent de Mer du Nord perd 2,48% à 76,42 dollars et le baril de WTI américain 2,81% à 72,22 dollars vers 14H00 GMT.

Le prix du gaz chute de 5,69% à 26,21 euros le mégawattheure pour le contrat européen de référence.

L'euro reste faible (-0,34%) par rapport au dollar à 1,0713 dollar pour un euro.

Le bitcoin recule de 0,24% à 26.330 dollars.

afp/rp