BRUXELLES (Reuters) - Les autorités européennes de la concurrence s'apprêtent à lancer une enquête approfondie sur le projet de rachat par Nvidia du concepteur de puces britannique Arm pour 54 milliards de dollars (46,75 milliards d'euros), a-t-on appris mardi de trois sources au fait du dossier.

Selon un document de la Commission européenne publié la semaine dernière, l'entreprise technologique américaine avait proposé des concessions afin d'obtenir le feu vert de l'Union européenne (UE), qui n'auraient toutefois pas permis de résoudre les problèmes de concurrence, ont indiqué les sources.

Une enquête de l'UE constituerait un nouveau revers pour Nvidia, seulement deux mois après que l'autorité britannique de la concurrence a jugé que le projet pourrait affaiblir ses rivaux sur le marché.

La Commission européenne devrait conclure son examen préliminaire le 27 octobre prochain, qui serait suivi d'une enquête de quatre mois, ont précisé les sources.

Un porte-parole de l'exécutif européen a refusé de faire un commentaire.

"Le processus réglementaire est confidentiel. L'opération contribuera à transformer Arm et à stimuler la concurrence et l'innovation, notamment au Royaume-Uni", a déclaré Nvidia.

Le plus grand fabricant mondial de puces graphiques et d'intelligence artificielle, dont le siège est situé dans la Silicon Valley, a proposé une série de "mesures correctives" à la Commission européenne, ont souligné les sources sans toutefois fournir de détails.

Ce type de mesures représente généralement un ensemble d'engagements visant à préserver la concurrence.

Nvidia a affirmé qu'il maintiendrait Arm en tant que fournisseur de technologie neutre afin d'apaiser les inquiétudes de clients tels que Qualcomm, Samsung et Apple.

(Reportage Foo Yun Chee; version française Anait Miridzhanian, édité par Blandine Hénault)

par Foo Yun Chee