Nvidia prévoit de commercialiser une technologie destinée à accélérer la communication entre puces, essentielle pour le développement et le déploiement d’outils d’intelligence artificielle, a annoncé le groupe lundi.

L’entreprise a dévoilé une nouvelle version de sa technologie NVLink, baptisée NVLink Fusion, qu’elle proposera à d’autres concepteurs de puces afin de faciliter la création de systèmes d’IA sur mesure puissants, reposant sur l’interconnexion de multiples processeurs.

Le PDG Jensen Huang a dévoilé NVLink Fusion au Taipei Music Center, dans le cadre du salon Computex AI, qui se tient du 20 au 23 mai.

Marvell Technology et MediaTek prévoient d’adopter NVLink Fusion pour leurs projets de puces personnalisées, a précisé Nvidia. Parmi les autres partenaires figurent Alchip, Fujitsu et Qualcomm.

Nvidia fait cependant face à des perspectives incertaines en Chine. Dans un entretien accordé à Ben Thompson de Stratechery, Jensen Huang a déclaré que l’entreprise avait « renoncé à 15 milliards de dollars de ventes » en Chine après que les États-Unis ont restreint l’exportation de sa puce H20.

Le mois dernier, le groupe a indiqué qu’il comptabilisait 5,5 milliards de dollars de charges liées à ces restrictions.

La technologie NVLink de Nvidia est utilisée pour échanger d’énormes volumes de données entre différentes puces, comme dans le modèle GB200, qui associe deux unités de traitement graphique Blackwell à un processeur Grace.

En plus de l’annonce sur la nouvelle production technologique, Jensen Huang a révélé le projet de Nvidia d’ouvrir un siège régional à Taïwan, dans la banlieue nord de Taipei.

Lors de son discours d’ouverture, il est revenu sur l’histoire de Nvidia dans la conception de puces d’IA, de systèmes et de logiciels dédiés.

Il a expliqué que ses interventions s’étaient longtemps concentrées sur les puces graphiques de l’entreprise. Nvidia, initialement spécialisée dans les processeurs graphiques pour jeux vidéo, s’est imposée comme le leader incontesté des puces ayant alimenté la vague d’IA depuis le lancement de ChatGPT en 2022.

Nvidia conçoit également des unités centrales capables de faire fonctionner le système d’exploitation Windows de Microsoft, en s’appuyant sur la technologie d’Arm Holdings.

Au Computex de l’an dernier, Jensen Huang avait déclenché une véritable « Jensanité » à Taïwan, suscitant l’engouement du public et des médias, et se retrouvant assailli par les visiteurs du salon.

Lors de la conférence annuelle des développeurs de l’entreprise en mars, Jensen Huang a détaillé la manière dont Nvidia compte s’adapter à l’évolution des besoins informatiques, passant de la construction de grands modèles d’IA à l’exploitation d’applications basées sur ces modèles.

Il a également présenté plusieurs nouvelles générations de puces d’IA, dont la Blackwell Ultra, attendue plus tard cette année.

Les puces Rubin de Nvidia seront suivies par les processeurs Feynman, dont la sortie est prévue pour 2028.

Nvidia a aussi lancé une version de bureau de ses puces d’IA, baptisée DGX Spark, et destinée aux chercheurs en intelligence artificielle. Lundi, Jensen Huang a indiqué que l’ordinateur était désormais en pleine production et serait disponible d’ici « quelques semaines ».

Computex, qui devrait réunir 1 400 exposants, constitue le premier grand rassemblement de dirigeants du secteur informatique et des semi-conducteurs en Asie depuis que l’ancien président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane pour inciter les entreprises à augmenter leur production aux États-Unis.