Zurich (awp) - Après avoir mis fin à ses activités en Russie dans le contexte de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine, Oerlikon les cède intégralement à leur encadrement. Dans un bref communiqué publié jeudi, le groupe industriel schwytzois précise employer 48 collaborateurs en Russie sur six sites. Le montant de la transaction n'est pas dévoilé.

L'an dernier, le chiffre d'affaires réalisé en Russie s'est monté à moins de 5 millions de francs suisses, sur des revenus totaux de 2,65 milliards de francs suisses pour le groupe en 2021. Ce dernier précise avoir mis fin à ses activités commerciales transfrontalières avec la Russie le 4 mars dernier, puis avoir cessé celles dans le pays.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des sanctions internationales visant plusieurs milliardaires russes soupçonnés de soutenir le régime du président Vladimir Poutine, la Pologne a pris des mesures à l'encontre de Viktor Vekselberg, lesquelles ont touché les unités locales de Sulzer et de son ex-filiale Medmix, dont l'oligarque représente l'actionnaire de référence. Ce dernier détient via Liwet Holding 49% de Sulzer et 40% de Medmix.

Sulzer Pumps Wastewater Poland et Sulzer Turbo Services Poland ainsi que Medmix ne sont plus autorisées à poursuivre leurs affaires en Pologne. M. Vekselberg est actuellement dépourvu de tous ses droits économiques et ne peut ni vendre ni acheter aucun titre de Medmix sans l'approbation de l'OFAC, l'agence américaine chargée de l'information financière et de la mise en vigueur des sanctions.

Oerlikon, qui compte aussi comme actionnaire de référence la société de participation Liwet Holding, laquelle détient un peu plus de 41% du groupe de Pfäffikon, n'est cependant pas menacé d'une interdiction d'activité en Pologne, a indiqué dans une interviwe accordée à l'agence AWP Michael Süss, le président du conseil d'adminstration et directeur général du groupe. Considérer Oerlikon comme étant une entreprise de Viktor Vekselberg constitue une "erreur de perception", argumente-t-il.

Les participations de M. Vekselberg dans Sulzer ou Medmix sont différentes de celle détenue dans Oerlikon. Dans le cas du groupe schwytzois spécialisé dans les traitements de surface ainsi que les machines et composants pour l'industrie textile, M. Vekselberg ne participe que par le biais d'un trust dont il est l'ayant-droit économique, explique M. Süss.

La participation du milliardaire russe dans Oerlikon atteint ainsi un peu plus de 18%, donc nettement moins que celle détenue dans les deux autres entreprises, poursuit M. Süss. De ce fait, le dirigeant ne s'attend pas à ce que la Pologne interdise les activités commerciales d'Oerlikon comme elle l'a fait pour Sulzer et Medmix.

Selon le rapport annuel 2021 d'Oerlikon, Liwet Holding est contrôlé à hauteur de 44,46% par le trust Colombus Trust, établi dans les Iles Caïmans et dont l'ayant-droit économique est Viktor Vekselberg. Les parts restantes sont détenues par toute une série de sociétés et de trusts dont les bénéficiaires portent tous des noms à consonnance russe.

A la Bourse suisse vers 11h15, l'action Oerlikon prenait 1,6% à 7,53 francs suisses, alors que dans le même temps l'indice élargi SPI gaganit 0,41%.

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