"Le gouvernement a désormais autorisé Total à mettre en oeuvre pleinement le projet (...)", déclare le ministre du Pétrole, Kerengua Kua, dans un communiqué publié après quasiment trois semaines de négociations destinées à amender l'accord conclu avec un précédent gouvernement.

D'après le ministre, Total, allié dans ce projet à ExxonMobil et Oil Search, s'est engagé dans une lettre à fournir un plan détaillé sur le recours à des entreprises locales et à négocier avec toute tierce partie désireuse de pouvoir utiliser les gazoducs prévus par ce projet.

Le groupe français est aussi prêt à négocier une prise de participation de l'Etat de Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les gazoducs une fois que le pays aura honoré tous ses engagements financiers liés au développement du projet. Il est aussi disposé à envisager l'acquisition de méthaniers dans le cadre d'une coentreprise avec l'Etat.

Pour un analyste refusant d'être identifié, le gouvernement a capitulé face à Total et n'a obtenu que des promesses non contraignantes sur de possibles initiatives susceptibles de bénéficier au pays à l'avenir.

"C'est une grande victoire pour les industriels mais ils ne peuvent pas le dire parce qu'ils doivent laisser le Premier ministre et Kua sauver un peu la face politiquement", a dit cet analyste.

Les trois entreprises ont salué la décision du gouvernement.

Le projet Papua LNG a une capacité de 5,4 millions de tonnes par an (Mtpa) et permettra d'exploiter des ressources gazières de plus d'un milliard de barils équivalent pétrole.

Au total, le projet et l'extension des installations d'Exxon Mobil sur le site de l'usine de GNL à Caution Bay devraient coûter 13 milliards de dollars (11,9 milliards d'euros), selon des analystes, et visent à doubler les exportations de gaz naturel liquéfié de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L'accord conclu en avril a toutefois valu au précédent gouvernement de vives critiques sur sa gestion des ressources naturelles du pays et l'ancien ministre des Finances, James Marape, a été élu Premier ministre le mois suivant après la démission du précédent chef du gouvernement, Peter O'Neill, confronté à de nombreuses défections au sein de son propre camp.

(Sonali Paul, avec Nikhil Kurian Nainan à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Total, London Brent Oil, WTI, Oil Search Limited