Vienne (awp/afp) - Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a annoncé jeudi un bénéfice net en chute de 31% sur un an en 2020, à 1,48 milliard d'euros, en raison de la faible demande en carburant, et une poursuite des cessions.

Après un bénéfice historique en 2019, le renversement de tendance anticipé par les analystes a été aggravé par la limitation des déplacements et par le ralentissement des échanges internationaux à cause du covid-19, selon un communiqué.

Sur le seul 4e trimestre, le bénéfice net de ce groupe coté en bourse, intégré de la production à la distribution et employant 26.000 personnes dans le monde, a plongé d'un tiers au quatrième trimestre, à 524 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 4,96 milliards d'euros, en baisse de 18,29%.

Concernant l'ensemble de l'année 2020, le résultat opérationnel hors effets exceptionnels et effets de stocks (CCS) a fondu de moitié à 1,69 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en chute de 29% à 16,55 milliards d'euros.

La production de pétrole et de gaz a été fortement touchée par la chute des prix. Celle du brut a reculé de 5% pour atteindre 463'000 barils par jour (ebj).

"OMV ne poursuivra plus sa stratégie d'atteindre à long terme l'objectif des 600'000 ebj" et visera désormais les 500'000 ebj, a déclaré Rainer Seele, son PDG, à l'agence de presse APA.

En septembre, OMV avait revu à la baisse ses prévisions pour les prix du pétrole, tablant désormais sur 50 dollars par baril de Brent en 2021 et 65 dollars à partir de 2024.

Le groupe avait auparavant prévu un prix de 70 dollars pour 2022 et de 75 dollars ensuite.

Il entend continuer son plan d'économies engagé l'année dernière, seule la distribution du gaz ayant fait preuve de résistance en augmentant sa part de marché dans tous les pays occidentaux.

OMV souhaite aussi mieux intégrer sa filiale chimique Boréalis, qui a enregistré un bénéfice net de 589 millions d'euros en 2020, contre 872 millions d'euros en 2019.

"Les produits chimiques sont le secteur de croissance", a estimé M. Seele en annonçant la poursuite d'un vaste programme de désinvestissement visant à l'optimisation du portefeuille, alors que le groupe reste présent dans plus de 120 pays.

En 2020, la société a signé des accords sur la vente de sa participation (51%) dans la filiale de logistique gazière Gas Connect Austria, sur la vente de ses stations service en Allemagne et de l'ensemble de sa production au Kazakhstan, pour un désendettement total de plus d'un milliard d'euros.

jeudi, OMV a annoncé en complément un second paquet de cessions. Il souhaite maintenant se défaire de ses 120 stations service en Slovénie et délaisser le domaine de l'azote, pour réduire son ratio d'endettement hors dettes locatives à environs 30% d'ici à la fin 2021. Un troisième paquet de cessions est à l'étude.

Après des pertes en 2015 en raison de l'effondrement des cours, OMV a engagé un plan d'assainissement qui lui a permis de redevenir bénéficiaire en 2017 et de réaliser un bénéfice net historique de 2,15 milliards d'euros en 2019.

afp/jh