Vienne (awp/afp) - Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a vu ses comptes opérationnels dopés au premier trimestre par l'envolée des cours du gaz. Mais son bénéfice net a reculé sous l'effet des dépréciations liées à la Russie et au projet de gazoduc Nord Stream 2.

Celui-ci a chuté à 546 millions d'euros (-16,5%) sur la période allant de janvier à mars, selon un communiqué publié vendredi. OMV a en effet dû enregistrer des charges d'environ deux milliards d'euros en raison du retrait de Nord Stream 2 et de la fin de ses investissements en Russie, à la suite de l'invasion de l'Ukraine et des lourdes sanctions occidentales infligées à Moscou.

En revanche, son bénéfice d'exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (CSS) a triplé, à 2,62 milliards d'euros. S'il avait été affecté début 2021 par la pandémie de Covid-19, il a cette fois bénéficié de la flambée des prix de l'énergie. Idem pour le chiffre d'affaires qui a bondi à 15,8 milliards, contre 6,43 milliards il y a un an (+146%).

Dans un communiqué, le groupe salue "un environnement de marché plus favorable, alors que les effets négatifs de la pandémie de coronavirus ont commencé à s'estomper". Le plan d'économies comme les cessions multiples ont également porté leurs fruits, ajoute-t-il.

Concernant le paiement du gaz russe en roubles imposé par Moscou, OMV, partenaire historique du géant russe Gazprom et acteur clé de l'acheminement en Europe occidentale, a mis en place "un groupe de travail", selon son PDG Alfred Stern. Lors d'un briefing à la presse, il a détaillé le changement de modèle économique amorcé avant le conflit et accéléré par l'invasion en Ukraine.

Dans le cadre de cette transition verte, OMV a lancé un projet d'usine de tri de plastiques et commencé la production d'un carburant moins nocif. Le groupe bénéficie aussi toujours plus de l'intégration dans ses comptes de la filiale chimique Boréalis, acteur majeur dans le production d'engrais.

Intégré de la production à la distribution, détenu à 31,5% par l'État autrichien, il a fortement réduit sa masse salariale en un an, passant de près de 24'200 salariés à près de 22'400 (-8%). En 2018, il employait dans le monde 27'700 personnes, contre encore 37'700 en 2010. OMV table désormais pour 2022 sur un baril de Brent de la mer du Nord à 95 dollars, à comparer à une prévision précédente de 75 dollars.

afp/vj