New York (awp/afp) - Wall Street a ouvert en forte hausse lundi, saluant la dissipation des inquiétudes dans l'affaire des emails qui pesait sur Hillary Clinton, candidate préférée de nombreux investisseurs: le Dow Jones prenait 1,49% et le Nasdaq 1,74%.

Vers 15H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 267,05 points à 18.155,33 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 87,83 points à 5.134,20 points. L'indice élargi S&P 500 s'adjugeait 33,09 points, ou 1,59%, à 2.118,27 points.

Vendredi, la Bourse de New York avait légèrement baissé, l'attentisme dominant sur un marché aux faibles volumes à l'approche de l'élection présidentielle américaine: le Dow Jones avait perdu 0,24% à 17.888,28 points et le Nasdaq également 0,24% à 5.046,37 points.

Désormais, Wall Street rebondissait fortement dans le sillage d'une vaste hausse des marchés mondiaux, "dont l'attention est concentrée sur l'élection présidentielle de demain" (mardi) aux Etats-Unis, ont écrit les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Plus précisément, "les marchés sont en train de réagir à la décision du FBI de ne pas poursuivre (...) Hillary Clinton dans le cadre de la récente réouverture de l'usage d'un serveur privé quand elle était secrétaire d'Etat", ont-ils expliqué.

Alors que le FBI avait déprimé Wall Street en annonçant fin octobre la reprise de cette enquête, considérée comme l'une des principales faiblesses de la démocrate face à son adversaire républicain Donald Trump, son chef, James Comey, a de nouveau créé dimanche la surprise en estimant qu'il n'y avait toujours pas matière à poursuivre Mme Clinton.

"Sans surprise l'appétit des investisseurs pour le risque s'est renforcé", ont remarqué les analystes de Daiwa Capital Markets.

Effrayés par Donald Trump, perçu comme plus imprévisible, les marchés marquent ainsi leur préférence pour une victoire de la candidate démocrate, aux positions bien connues et perçues comme un gage de continuité, même s'ils ne privilégient pas forcément un succès de son camp aux législatives organisées parallèlement.

"Ce qui a le plus de chance d'avoir un effet positif sur les marchés, c'est que Clinton gagne et que les républicains gardent le contrôle de la chambre (basse) des représentants", ont écrit les experts de Berenberg, remarquant que c'était l'issue la plus probable à en croire les principaux sondages.

Les investisseurs craignent qu'une domination trop marquée des démocrates permette la mise en oeuvre d'un programme jugé trop sévère en régulations pour des secteurs comme les laboratoires pharmaceutiques notamment.

- Alphabet monte -

Parmi les valeurs, le groupe informatique Oracle prenait 1,91% à 39,01 dollars après avoir annoncé l'aboutissement de l'achat pour 9,3 milliards de dollars de NetSuite, un spécialiste de services dématérialisés en ligne ("cloud"), dont le titre était suspendu à 90,34 dollars.

Alphabet, maison-mère de Google, avançait de 1,93% à 796,19 dollars, après que l'une de ses filiales a révélé détenir une participation dans la messagerie mobile Snapchat, actuellement non cotée en Bourse.

First Data, spécialiste des systèmes de paiements, gagnait 10,36% à 14,60 dollars après avoir ramené dans le vert ses comptes au dernier trimestre à l'aide d'une légère hausse de son chiffre d'affaires.

Chemours, chimiste né d'une scission du géant DuPont (+0,87% à 69,21 dollars), bondissait de 11,11% à 19,00 dollars après avoir annoncé des résultats bien supérieurs aux attentes, notamment par l'inscription d'un bénéfice net trimestriel et non plus d'une perte comme à la même époque de l'année précédente.

Le marché obligataire reculait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 1,819%, contre 1,778% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,594%, contre 2,563% précédemment.

bur-jdy/jld/nth