(Avec communiqué d'Orange, contexte)

PARIS, 28 janvier (Reuters) - Christel Heydemann deviendra début avril directrice générale d'Orange, dont Stéphane Richard restera président jusqu'à la mi-mai, a annoncé vendredi le premier opérateur français de télécommunications.

Âgée de 47 ans, polytechnicienne, Christel Heydemann, avait reçu il y a quelques jours le soutien de l'Etat, qui garde la main sur les principales nominations de la gouvernance d'Orange grâce à sa participation de 23%, face aux candidatures de Frank Boulben, l'un des dirigeants du groupe américain Verizon, et de Ramon Fernandez, le directeur financier d'Orange.

Le conseil d'administration "a fait le choix d'une personnalité aux compétences reconnues dans l'univers des télécoms et de la transformation des entreprises", explique le communiqué d'Orange.

"Afin de préserver la continuité des activités de l'entreprise et d'assurer une transition la plus efficace possible", Stéphane Richard, PDG depuis 12 ans, assurera les fonctions de président non-exécutif jusqu'à l'arrivée d'un nouveau président, et au plus tard jusqu'au 19 mai, date de l'assemblée générale des actionnaires.

Stéphane Richard avait présenté sa démission en novembre après sa condamnation en appel à un an de prison avec sursis et 50.000 d'euros d'amende dans l'affaire de l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais.

Directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, à l'époque des faits reprochés, en 2008, Stéphane Richard a dénoncé des accusations sans fondement et annoncé son intention de se pourvoir en cassation.

"En qualité d'administratrice du groupe depuis près de cinq ans, j'ai pu appréhender les enjeux technologiques auxquels notre société fait face", a déclaré Christel Heydemann, citée dans le communiqué d'Orange. "Je sais que les défis sont majeurs, mais c'est aussi un immense honneur de contribuer au développement d'un des acteurs majeurs de l'industrie des télécoms."

La nouvelle directrice générale prend en effet les rênes d'un groupe en pleine transition technologique, avec le déploiement de la 5G, le réseau mobile de cinquième génération, et de la fibre optique qui nécessite de lourds investissements.

Comme ses concurrents européens, Orange peine à maintenir une dynamique de résultats favorable, tiraillé entre la nécessité d'investir sur son réseau et la concurrence accrue sur ses deux principaux marchés, la France et l'Espagne. Son cours de Bourse est inférieur de plus d'un tiers à son niveau de 2015.

Christel Heydemann sera la troisième femme à assumer la direction générale d'une entreprise du CAC 40 avec Catherine McGregor chez Engie et Estelle Brachlianoff, qui prendra ses fonctions le 1er juillet chez Veolia.

(Reportage Mathieu Rosemain, rédigé par Marc Angrand et Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet)