Paris (awp/afp) - Le PDG de l'opérateur de télécoms Orange Stéphane Richard a confirmé à l'AFP sa volonté de "proposer" de ramener les dividendes à leur niveau d'avant pandémie, soit 0,70 euro par action "dès 2020", malgré la protestation des syndicats.

En avril, Orange avait décidé de réduire les dividendes au titre de 2019 de 0,70 à 0,50 euro par action en raison des "incertitudes générées" par la crise "exceptionnelle" liée à la pandémie de coronavirus.

"Je le dis et le répète, mon objectif personnel est de revenir à 0,70 euro dès 2020. Comme je pense qu'on aura raisonnablement moyen de le faire, c'est ce que je proposerai le moment venu au conseil d'administration. J'espère que j'arriverai à convaincre ceux qui doivent le décider", a déclaré M. Richard dans un entretien à l'AFP.

"Ce n'est pas moi qui décide, c'est le conseil et derrière l'assemblée générale. Moi ce que je peux dire, c'est que je vais proposer ce que je pense être le bon niveau par rapport aussi aux ressources d'Orange, à la richesse que (la société) crée", a-t-il ajouté.

Informés de ce projet la semaine dernière, des syndicats avaient dénoncé "une véritable provocation" dans un contexte de plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2023.

"Les syndicats français n'aiment pas les dividendes, ce n'est pas nouveau, cela fait 20 ans que c'est comme ça. Si on suivait ce qu'ils souhaitent, on distribuerait zéro dividende parce que les syndicats français considèrent qu'un euro de dividende c'est un euro gaspillé au profit des actionnaires dont ils ne reconnaissent pas en réalité la légitimité", a répondu M. Richard, précisant qu'Orange a "près de 100.000 salariés actionnaires".

"Toute l'industrie des télécoms, sans exception dans le monde, paye des dividendes. Pourquoi diable Orange serait la seule entreprise au monde dans ce secteur à ne pas payer de dividendes ? Cela n'a aucun sens", a-t-il ajouté, rappelant que l'Etat-actionnaire, détenteur de près de 23% des parts en 2019, "est le premier" à en profiter.

Sur le plan d'économies, qui s'inscrit dans le plan stratégique Engage 2025 présenté fin 2019, "il n'y a pas de licenciements, pas de plans sociaux, pas de plans de départs volontaires, rien de tout cela", a rappelé le patron d'Orange.

"Pendant la crise sanitaire, nous n'avons pas touché un euro d'argent public. Nous n'avons pas fait appel au chômage partiel, on s'est débrouillé avec nos propres ressources", a-t-il encore souligné.

afp/rp