PARIS, 30 novembre (Reuters) - Le groupe Orange
prépare des recours contre l'Arcep, l'autorité
française des télécoms, faute de relèvement du tarif de
dégroupage que lui règlent les autres opérateurs télécoms pour
utiliser son réseau cuivre national, a déclaré mercredi la
directrice générale du groupe, Christel Heydemann.
"Nous nous préparons à introduire de lourds contentieux
contre les décisions de l'Arcep de ne pas revoir le tarif du
dégroupage", a déclaré Christel Heydemann lors d'une audition
par la commission des Affaires économiques du Sénat.
Dans sa dernière décision d'augmentation du tarif de
dégroupage, en décembre 2020, le régulateur avait ouvert la
possibilité d'un relèvement du tarif sous réserve que
l'opérateur historique présente un plan "ambitieux" de fermeture
de son réseau cuivre.
"Nous avons tenu nos engagements (Orange a présenté son plan
en début d'année-NDLR) et demandons donc naturellement que les
tarifs du dégroupage soient revus, c'est ce qui avait été
convenu", a expliqué Christel Heydemann aux sénateurs.
"A rebours de son engagement vis-à-vis de nous, l'Arcep n'a
pas révisé les tarifs d'accès en 2022 et 2023" alors que cette
régulation tarifaire "conduit à un transfert de valeur depuis
l'opérateur d'infrastructure vers les opérateurs commerciaux,
mettant Orange dans une situation économique inacceptable",
a-t-elle poursuivi.
Lors de la consultation publique sur ce sujet organisée en
début d'année par l'Arcep, l'opérateur historique a mis en avant
les lourds coûts d'entretien du réseau cuivre et les faibles
revenus qu'il génère avec la bascule des clients vers la fibre
pour réclamer un relèvement du tarif de dégroupage.
Les opérateurs Bouygues Telecom (groupe Bouygues),
Free (filiale d'Iliad) et SFR sont pour leur part
opposés à une hausse des tarifs, dénonçant une "rente" d'Orange
sur une infrastructure vouée à disparaître et déjà amortie.
(Rédigé par Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)