Le groupe en est réduit à implorer l’Union européenne de mettre en place un plan d’urgence de mesures de soutien à son activité, en garantissant notamment des volumes de commandes qui lui permettraient de rester à flot — le jeu de mots était facile — sur les prochaines années.
Une inflation de la structure de coûts, une remontée des taux d’intérêt et un marché américain depuis longtemps resté imperméable à l’éolien offshore — même lorsqu’une ouverture semblait se présenter, le mécanisme particulier d’appel d’offres transférait tout le risque sur l’opérateur — ont placé le groupe danois dans une situation critique.
L’administration Trump a gelé les nouveaux permis de développement et les deux projets en cours de construction au large des côtes américaines, Revolution Wind et Sunrise Wind, seront tous deux impactés par de potentiels droits douaniers sur l’acier et l’aluminium.
C’est donc en Europe qu’Orsted doit se concentrer. Le marché y est fort heureusement plus porteur : l’UE veut doubler au moins sa capacité d’éolien offshore installée sur les dix prochaines années, tandis que le Royaume-Uni entend lui tripler la sienne d’ici 2030.
Zonebourse alertait depuis longtemps déjà sur les risques substantiels qu'encouraient les investisseurs dans le secteur de l'éolien offshore. Voir à ce sujet, et entre autres, Orsted A/S : Tempête parfaite ou plus récemment Orsted A/S : Equinor entre en scène au plus-bas.
Le groupe — qui affiche une comptabilité excessivement complexe à déchiffrer — réalisait en 2024 exactement le même chiffre d’affaires que dix ans plus tôt. Malgré de plantureux profits comptables sur la période, il était impossible de réconcilier ces derniers avec les cash-flows.
Ce qu’on pouvait toutefois observer, c’est qu’il distribuait sur la décennie trois fois plus de dividendes qu’il ne réalisait de cash-flow libre en agrégat. Ceci, en sus d’une dette nette qui quadruplait entre-temps, soit deux signaux qui, cumulés, laissaient entrevoir la mauvaise passe dans laquelle il se trouve désormais.