Le groupe de conseil piloté par Peter Thiel et Alexander Karp (l'homme en violet de l'illustration) est bâti sur la promesse de sa capacité à surmonter toutes les difficultés pour répondre aux problématiques complexes de ses clients. C'est un peu flou, mais ça a l'air de fonctionner. En bons stratèges, les dirigeants ont aussi très vite intégré l'IA dans leur palette d'offres. Si vous voulez un aperçu général de Palantir, lisez ce papier. Si vous voulez un aperçu de ce qu'il ne fallait pas faire avec Palantir, c'est là.
Pour revenir sur l'actualité, le groupe a publié hier soir un chiffre d'affaires annuel supérieur aux estimations de Wall Street lundi et a guidé sur des revenus de l'ordre de 3,75 milliards de dollars cette année. Là aussi, c'est meilleur que prévu. Palantir se paie un peu moins de 400 fois les résultats 2024 (sur la base d'une capitalisation de 191 Mds$, hors hausse attendue à l'ouverture ce jour). A titre de comparaison, le PER moyen de l'ETF Invesco QQQ, le plus gros ETF qui suit le Nasdaq, était de 40,3 à la fin de l'année 2024. Le PER de Palantir descend à 200 fois les résultats attendus dans deux ans (938 M$ pour 2026, selon la moyenne des attentes des analystes compilée par S&P Capital IQ). C'est très généreux, mais ça n'empêche pas les investisseurs d'être littéralement hypnotisés par le groupe.
Il n'est pas rare de voir le titre Palantir sauter comme un bouchon de champagne. C'est même régulièrement le cas lors des publications de résultats. Pour l'illustrer, nous avons utilisé l'outil de graphiques de Zonebourse qui permet d'inclure les éléments d'actualité, en l'occurrence les publications de résultats. Sur les neuf dernières publications trimestrielles, sept ont donné lieu à une vive hausse :

Une offre IA plébiscitée
Palantir communique beaucoup sur sa solution AIP, une plateforme d'intelligence artificielle qui permet d'analyser, tester et déboguer le code et d'évaluer les scénarios liés à l'IA. L'IA de l'IA en somme. Et ça marche, parce que les clients se bousculent au portillon : le quatrième trimestre a été marqué par une accélération marquée du nombre de nouveaux clients. Le marché adore, évidemment.
Lors de la conférence de présentation des résultats qui a eu lieu hier soir, le management a fortement insisté sur sa capacité à proposer du concret à ses clients. C'est d'ailleurs la marque de fabrique de Palantir. "La plupart des organisations sont actuellement bloquées du mauvais côté du gouffre qui s'élargit, travaillant sur leurs plans à 2, 5 et 10 ans, qui deviennent obsolètes quelques jours plus tard, sans jamais passer à l'action, mais pas Palantir ni notre base de clients qui s'agrandit rapidement… Avec Palantir, dès que le travail commence, nous offrons à nos clients un véritable exceptionnalisme quantifié", s'est réjoui Ryan Taylor, l'un des hauts gradés de l'entreprise.
La teneur de la conférence confirme aussi un élément majeur pour le scénario d'investissement dans l'entreprise : les intérêts de Palantir sont totalement alignés sur ceux de la nouvelle administration américaine. C'est loin d'être négligeable pour une société qui réalise plus de 40% de ses revenus avec un secteur public en passe d'être passé à la paille de fer par le DOGE d'Elon Musk.