Un navire exploité par le groupe maritime russe Sovcomflot a secouru l'équipage d'un pétrolier qui prenait l'eau au large des côtes du Yémen cette semaine, a déclaré mercredi la société d'État, qui fait l'objet de sanctions de la part de l'Occident.

Le pétrolier NS Africa de Sovcomflot naviguait au sud-est du port de Nishtun, dans le sud du Yémen, le 23 juin, lorsqu'il a répondu à un appel de détresse du pétrolier Lavant, dont l'équipage avait abandonné le navire et se trouvait dans un radeau de sauvetage en pleine mer.

"À 14 h 10, heure locale, l'équipage du pétrolier NS Africa a mené une opération de sauvetage de 19 marins, dont des ressortissants de l'Inde, du Myanmar, du Bangladesh et de l'Indonésie", a déclaré le SCF dans un communiqué.

Le SCF a ajouté que les marins secourus devaient débarquer dans le port égyptien de Suez le 29 juin et qu'aucun membre de l'équipage n'était manquant ou blessé.

Les opérateurs du Lavant n'ont pas pu être joints pour un commentaire.

Des sources de sécurité maritime ont déclaré qu'il était peu probable que le navire ait été pris pour cible par les Houthis du Yémen.

Les militants houthis, alliés à l'Iran, ont lancé pour la première fois en novembre des attaques de drones et de missiles sur la route commerciale, en signe, selon eux, de solidarité avec les Palestiniens de Gaza. En plus de 70 attaques, ils ont coulé deux navires, en ont saisi un autre et ont tué au moins trois marins.

On ignore si le cargo Verbena, qui a été attaqué par les Houthis au début du mois de juin, était toujours à flot après avoir été abandonné par son équipage.

Les dangers posés par les pétroliers vieillissants frappés par les sanctions figurent parmi les autres dangers auxquels les navires sont confrontés.

En début de semaine, l'Union européenne a imposé des sanctions à Sovcomflot (SCF), suite à la désignation de 14 de ses pétroliers par Washington en début d'année, sans que le NS Africa n'en fasse partie.

Les sanctions imposées aux compagnies maritimes nuisent à la sécurité en mer et représentent un danger pour le commerce, car les normes applicables aux navires sont affectées, a déclaré le PDG de SCF dans des commentaires publiés mardi. (Reportage de Jonathan Saul à Londres et de Gleb Stolyarov en Russie ; rédaction de Barbara Lewis)