NEW YORK (awp/afp) - Entre la hausse des prix payés aux éleveurs, l'explosion des coûts du plastique ou les difficultés de transports, le géant des produits laitiers Lactalis prévient que ses charges devraient augmenter de 15% cette année, ce qui se répercutera sur les prix dans les rayons.

"Il y a une crise sur tous les coûts de production, qu'il s'agisse des matières premières, de l'emballage, de la logistique, qu'on est obligé de reporter sur les consommateurs", explique à l'AFP le patron du groupe familial, Emmanuel Besnier, à l'occasion de la présentation des résultats annuels.

Lactalis, premier groupe laitier mondial avec notamment les marques Président, Galbani et Parmalat, prévoit au total 3 milliards d'euros de charges supplémentaires.

Le prix moyen du lait payé par Lactalis aux éleveurs sur l'ensemble de ses sites dans le monde a déjà augmenté de 4,7% en 2021. En France seule, il a progressé de 5% à 382 euros les mille litres.

Il a grimpé encore plus depuis le début de l'année avec la guerre en Ukraine qui a notamment fait flamber les coûts des éleveurs, des engrais aux aliments.

Les industriels de l'alimentaire, qui avaient conclu le 1er mars un accord avec les distributeurs prévoyant une augmentation de 3% des prix de nombreux produits vendus aux grandes surfaces, sont de nouveau à la table des négociations pour que soient prises en compte les dernières hausses de coûts de production.

Face à la hausse probable des prix dans les rayons, "on est conscients qu'il y aura sûrement un problème d'arbitrage de certains consommateurs concernant leurs achats", souligne M. Besnier.

Lactalis, qui compte 270 sites de production dans 52 pays et emploie 85.5000 personnes, a commencé à faire face à l'augmentation significative de ses coûts au deuxième semestre 2021.

Après les bouleversements liés à la pandémie en 2020, "on espérait un retour à la normale, avec des hauts et des bas, en 2021", explique Thierry Clément, le directeur des opérations.

Mais le monde "n'a pas redémarré" comme prévu entre les ruptures d'approvisionnement, le manque de containers pour transporter les produits, etc, et les prix ont commencé à grimper à partir de l'été.

"L'écart entre nos prix de ventes et d'achats ont été fortement négatifs dès fin 2021", indique-t-il.

Le chiffre d'affaires du groupe, soutenu notamment par l'intégration en fin d'année des fromages Leerdammer aux Pays-Bas et Kraft aux États-Unis, a augmenté de 4,2%, à 22 milliards d'euros.

Mais l'entreprise n'a pas pu répercuter immédiatement la hausse de ses coûts sur les clients et son résultat opérationnel a légèrement reculé, à 1,17 milliard d'euros. Le bénéfice net a lui augmenté de 4% à 445 millions d'euros.

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