Pernod Ricard bondit de 3,8% à 146,30 euros après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel bien moins dégradé que prévu. Agité, secoué même, mais pas coulé donc. Après des mois très difficiles en raison de la pandémie, le numéro deux mondial des vins et spiritueux sort progressivement la tête de l'eau en grande partie grâce à la consommation à domicile d'alcools haut de gamme comme l'apéritif Lillet ou le gin Monkey 47 mais aussi grâce la résilience du whisky Jamseson. Le groupe familial profite également de la réouverture partielle des restaurants et des bars.

En revanche, sa branche "Travel Retail" pâtit encore durement de l'effondrement du transport aérien.

Aussi, pas de miracle, le groupe s'attend à deuxième trimestre encore fortement affecté par le Covid mais compte bien retrouver la croissance au second semestre.

Sur la période de trois mois close fin septembre, Pernod Ricard a dégagé un chiffre d'affaires de 2,236 milliards d'euros, en baisse de 10%. En organique, le repli atteint 6% après la chute de 36,2% accusée au trimestre précédent et le repli de 9,5% enregistré sur le dernier exercice. Les analystes tablaient sur une baisse de 13,1%.

Par géographie, le groupe a noté un bon démarrage aux Etat-Unis et en Chine, avec de fortes expéditions en amont des périodes de fêtes.

L'Inde est en baisse à deux chiffres alors que l'Europe affiche une bonne résilience grâce au Off-trade et au phénomène de "staycation" (vacances chez soi) cet été : poursuite d'un fort dynamisme au Royaume-Uni et en Allemagne, la France presque stable mais l'Espagne et la Russie en déclin.

Jefferies a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 170 euros sur Pernod Ricard. Le bureau d'études estime que le marché réagira positivement à cette publication, la société ayant bien résisté à la volatilité conjoncturelle. De plus, le pire de la crise semble passé.

Jefferies prévoit une croissance organique à moyen terme (comprise entre 4% et 7%). Il souligne enfin une sous-valorisation par rapport au sous-secteur des spiritueux, le titre se payant 26 fois ses bénéfices attendus en 2021, contre 40,6 fois pour la concurrence.