Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en nette baisse de 1,73% vendredi, toujours tourmentée par les risques de récession et de durcissement monétaire des banques centrales, et termine ainsi sa pire semaine depuis le début du conflit en Ukraine.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 110,04 points à 6.258,36 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 11 mars. Sur la semaine, il perd 4,22%, sa pire baisse depuis début mars et les prémisses de la guerre en Ukraine.

Depuis le 1er janvier, il a cédé 12,51%.

La cote Parisienne a démarré dans le rouge, une tendance qui s'est accentuée, non sans volatilité, après la publication du rapport sur l'emploi aux États-Unis à 14H30 GMT.

"La psychologie du marché est claire, il y a longtemps que le niveau de pessimisme n'avait pas été aussi haut", commente Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Les conclusions de la réunion de la Réserve fédérale américaine mercredi avaient pourtant semblé donner un nouvel élan aux investisseurs.

"Mais le chiffre de la productivité aux États-Unis jeudi, avec une baisse notable due à la hausse des salaires", a ravivé les craintes d'une Fed plus agressive dans sa lutte contre l'inflation, explique-t-il.

Vendredi, les investisseurs ont mis de côté les points positifs du rapport sur l'emploi aux États-Unis pour se concentrer sur les aspects plus crispants.

D'abord séduits par les 428.000 créations de postes en avril, soit mieux qu'attendu, ils ont été refroidis par la révision en baisse pour mars.

Les économistes se sont aussi inquiétés d'un léger tassement du taux de participation de la population active (rapport entre personnes employées ou en recherche d'emploi et population en âge de travailler), ce qui renforce la tension sur le marché du travail.

Par ailleurs, en Europe, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé "raisonnable" que la Banque centrale européenne mette un terme aux taux négatifs "d'ici à la fin de cette année" sauf "chocs imprévus".

En conséquence, les taux sur le marché obligataire continuaient de progresser, aux États-Unis comme en Europe. Le taux d'intérêt sur l'emprunt à dix ans américain atteignait 3,08%. Celui en France montait à 1,65%, au plus haut depuis 2014.

En France, ils étaient à 0,2% en début de l'année.

La Chine plombe le luxe et JCDecaux

Alors que des voix plaidaient ces derniers mois pour un assouplissement des restrictions, le président Xi Jinping a appelé jeudi à poursuivre la politique zéro Covid et "combattre résolument" tout ce qui "remet en question" cette stratégie, selon l'agence Chine nouvelle.

Les entreprises qui exportent vers la Chine, comme Pernod Ricard (-5,29% à 182,55 euros), Hermès (-3,16% à 1.042 euros), Kering (-2,76% à 457,90 euros), continuaient d'être sous pression. Les trois entreprises du luxe du CAC 40 sont dans les quatre pires actions de la semaine et ont perdu autour de 10%.

Le géant de l'affichage JCDecaux a annoncé s'attendre à un ralentissement de sa croissance sur le reste de l'exercice en raison des confinements à répétition en Chine. Il chutait de 10,26% à 17,24 euros.

La tech sous pression

Les valeurs de la technologie comme Dassault Systèmes (-4,81% à 39,50 euros), Teleperformance (-3,62% à 317 euros) et Capgemini (-2,96% à 183,75 euros) étaient plombées par la tendance du Nasdaq américain, en fort recul jeudi (-5%) et encore en baisse vendredi.

Introduction réussie pour Euroapi

Euroapi, filiale de Sanofi spécialisée dans les principes actifs de médicaments, a conclu sa première séance boursière par une hausse de 8,11% à 13,51 euros.

De son côté, Sanofi a pris 0,37% à 97,05 euros.

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