Les volumes sont stables, mais tendance au déstockage chez les distributeurs et pression sur les prix obligent, le chiffre d’affaires diminue de 5% sur les neuf premiers mois de l’année fiscale. On aurait pu craindre pire.

Par pays ou portefeuille de produits, tous les segments sont en baisse. C’est en Chine — et par extension sur le travel retail — que le groupe français accuse le plus sévèrement le coup, à cause du cognac en premier chef. Voici qui n’annonce rien de bon pour Rémy Cointreau

Pernod Ricard a effacé la moitié de sa capitalisation boursière en l’espace de deux ans. Autant dire que la gueule de bois post-pandémie est violente. En octobre 2023, nous soulignions qu’un retour à la moyenne de sa valorisation n’avait somme toute rien de surprenant. 

Le groupe n’en demeure pas moins une admirable machine à cash, prudemment géré et solidement financé. On regrettera néanmoins qu’il ait accéléré sur les rachats d’actions au plus mauvais moment — c’est-à-dire dans la foulée de la pandémie, à une valorisation très supérieure à celle d’aujourd’hui. 

Pernod Ricard reste semble-t-il en mesure de générer €3 milliards de profits avant impôts et charges exceptionnelles — comme la dépréciation d’actifs d’un demi-milliard passée l’an dernier. Si l’on rapporte ce montant à la capitalisation boursière de €23 milliards, la situation interpelle.

Au regard de ses multiples de valorisation actuels, le groupe n’avait pas été valorisé si bas depuis la crise de l’euro à l’été 2011. C’est dire comme le pessimisme prévaut sur le secteur des spiritueux. 

En sus, le rendement sur dividende de 5.1% devrait aider les investisseurs prêts à prendre le contre-pied de la conjoncture à patienter sans trembler.