19 juillet (Reuters) - Le milliardaire américain William Ackman a annoncé lundi se substituer au véhicule d'investissement Pershing Square Tontine Holdings (PSTH) pour racheter jusqu'à 10% du capital d'Universal Music Group (UMG), filiale de Vivendi, des investisseurs et les autorités de régulation ayant émis des doutes sur le recours à un Spac pour mener à bien l'opération.

L'investisseur précise dans un communiqué que la transaction se fera désormais via son principal fonds d'investissement, Pershing Square.

Le groupe français de médias avait signé le mois dernier un accord avec le Spac Pershing pour la cession de 10% du premier label musical au monde pour un montant d'environ 3,5 milliards d'euros.

Vivendi veut tirer le maximum de la valeur d'UMG via un processus d'introduction en Bourse qui verra le groupe distribuer 60% du capital de sa filiale à ses actionnaires actuels.

Dans un communiqué, Vivendi précise avoir accepté que William Ackman se substitue à PSTH pour l'opération par le biais de fonds d’investissement dans lesquels ce dernier possède des intérêts économiques importants ou exerce la direction.

"La quotité du capital d’UMG qui sera finalement acquise par ces fonds sera comprise entre 5% et 10%. Si cette quotité s’avérait inférieure à 10%, Vivendi a toujours l’intention de céder la différence à d’autres investisseurs avant la distribution de 60% du capital d’UMG aux actionnaires de Vivendi, prévue pour le 21 septembre prochain", a déclaré le groupe français.

Pershing Square Tontine Holdings explique pour sa part dans un communiqué distinct que sa décision a été motivée par les problèmes soulevés par le régulateur financier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), sur la conformité de la transaction aux règles de la bourse de New York.

L'opération a suscité dès le départ des doutes chez certains investisseurs, les Spac, ces véhicules d'acquisition sans activité opérationnelle, ayant jusqu'à présent largement ciblé des entreprises dans leur ensemble et non seulement une partie du capital.

"Nous avons sous-estimé la réaction de certains de nos actionnaires face à la complexité et à la structure de la transaction", a fait savoir William Ackman en ajoutant que l'action du Spac avaient chuté de près de 18% depuis l'annonce de discussions avec Vivendi le 4 juin.

Pershing a ajouté qu'en conséquence de ce retrait, il verserait des indemnités à Vivendi et essaiera de trouver un nouveau partenaire de fusion.

En Bourse, le titre Vivendi perdait 0,79% vers 08h20 GMT. (Reportage Sudip Kar-Gupta, Sarah White, Mathieu Rosemain, version française Jean-Stéphane Brosse et Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)