PSA a enregistré l'an dernier une hausse de 6,76% de ses ventes mondiales en volume, à un nouveau record de 3,88 millions de véhicules, l'ajout d'Opel et le succès des SUV comme le Peugeot 3008 en Europe éclipsant l'arrêt de l'activité en Iran et les difficultés persistantes en Chine.

Le constructeur automobile, qui signe sa cinquième année consécutive de hausse des ventes, affiche un bond de 30,6% de ses ventes sur le continent européen, qui a pesé l'an dernier plus de 80% des ventes mondiales du groupe.

"Le groupe PSA a pleinement profité de son excellente gestion du déploiement de la nouvelle norme WLTP pour prendre une longueur d'avance sur la concurrence au troisième quadrimestre", a précisé le constructeur dans un communiqué, ajoutant que sa part du marché européen avait atteint 17,1% à la fin de l'année.

Contrairement à des groupes comme Volkswagen ou Renault, PSA avait homologué l'intégralité de sa gamme aux nouvelles normes lors de leur entrée en vigueur, le 1er septembre dernier.

En excluant l'ancienne filiale européenne de General Motors, dont le groupe français consolide les ventes depuis août 2017, la performance de PSA en Europe ressort encore à +4,98%.

"Nous avons acheté Opel car nous voulions être forts en Europe et maîtres de notre destin, et nous sommes devenus un très fort numéro deux (derrière Volkswagen-NDLR)", a déclaré Maxime Picat, directeur de la région Europe, au cours d'une téléconférence.

"En parallèle de cela, nous continuons à vouloir nous développer sur le reste du monde, même si nous y connaissons des fortunes diverses", a-t-il ajouté.

UNE ANNÉE 2019 DIFFICILE À LIRE

Hors Opel et Vauxhall, les marques historiques du groupe ont en effet accusé en 2018 une baisse de 12,04% à l'échelle mondiale, affectées par la Chine (-34,2%), où le groupe travaille "sur plusieurs plans d'action avec ses partenaires", la région Moyen-Orient/Afrique (-56,1%), en raison de l'arrêt de l'activité en Iran au printemps 2018, et l'Amérique latine (-15,5%).

PSA n'a pas levé le voile sur ses prévisions de marché pour 2019, année qui pourrait être marquée par un retournement de cycle en Europe, aux Etats-Unis et en Chine.

"Maintenant que l'année 2018 est bouclée, que le (nouveau cycle d'homologation) WLTP est derrière la plupart de nos concurrents, même si certains visiblement ont encore quelques difficultés, nous essayons de voir les tendances naturelles du marché", a ajouté Maxime Picat. "Mais la lecture est complexe."

Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque Peugeot, a estimé de son côté que le marché européen pourrait osciller entre 17 et 18 millions d'unités en 2019. Si l'on effectue un calcul sur une base estimée à 17,8 millions en 2018, cela représenterait une baisse de 5% ou une hausse de 1%.

"Ce chiffre est incertain dans la mesure où le marché va essentiellement dépendre de la gestion de la bascule énergétique de tous les constructeurs", a-t-il dit.

Jean-Philippe Imparato a ajouté ne pouvoir exclure un retournement du marché chinois en 2019 de l'ordre de -15% à -20%.

"Le monde a été coupé en deux en 2018 pour Peugeot: une Europe flamboyante, et hors d'Europe une Chine qui souffre, un arrêt en Iran et d'autres pays ballottés par des mouvements de change et d'inflation très agressifs", a-t-il poursuivi. "Cela valide l'idée qu'on est taillé pour la route et que, quel que soit le contexte, on arrive à résister."

PSA, que le plan de redressement du président du directoire Carlos Tavares a porté à un niveau de profitabilité record, alors qu'il avait frôlé la faillite en 2013, regroupe désormais cinq marques: Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall. DS a renoué pour la première fois en cinq ans avec la croissance en 2018, vue comme l'année zéro de la jeune marque haut de gamme du constructeur.

(Edité par Matthieu Protard et Bertrand Boucey)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost