PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé mercredi, sous leurs plus hauts du jour, prises entre l'optimisme entraîné par les annonces liées aux vaccins anti-coronavirus et le plan de relance américain et le regain de prudence provoqué par l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations liées au Brexit.

Après avoir pris jusqu'à 0,7% en séance, le CAC 40 a terminé en repli de 0,25% à 5.546,82 points, plombé par la chute de STMicroelectronics qui a livré des prévisions décevantes.

Le Footsie britannique a gagné 0,26% et le Dax allemand 0,47%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,09%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,32%, ce dernier finissant à un plus haut de clôture depuis février.

L'attention des investisseurs est tournée vers Bruxelles, où Boris Johnson et Ursula von der Leyen doivent se retrouver à 19h30 GMT pour tenter de lever les obstacles à un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

La France juge "peu probable" qu'un accord puisse être trouvé cette nuit, a indiqué à Reuters une source à l'Elysée.

Pour Oliver Brennan, stratégiste chez TS Lombard, un accord reste malgré tout "inévitable". "La présence des négociateurs Michel Barnier et David Frost à la liste des invités est un signal positif", a-t-il dit.

Plusieurs nouvelles positives liées aux vaccins de Johnson & Johnson, d'AstraZeneca et de Pfizer-BioNTech ont soutenu les marchés mondiaux ce mercredi. La dernière en date concerne d'ailleurs le duo américaino-allemand qui a reçu ce mercredi le feu vert du Canada pour l'utilisation de son vaccin contre le COVID-19.

Les investisseurs reprennent par ailleurs espoir dans un accord politique sur un plan de relance aux Etats-Unis, l'administration Trump ayant proposé un projet d'un montant de 916 milliards de dollars (756 milliards d'euros) pour amortir l'impact de la crise sanitaire.

"Le marché est très optimiste quant à la conclusion d'un accord de relance avant la fin de l'année, ce qui indiquerait que l'économie ne risque pas de vaciller ou de se retrouver à nouveau en récession", a déclaré Peter Cardillo, économiste en chef chez Spartan Capital Securities.

A Wall Street, les trois grands indices perdaient en moyenne 0,2% après une ouverture en hausse qui a permis au S&P-500 et au Dow Jones de toucher de nouveaux records.

VALEURS

Le compartiment de l'automobile a signé la plus forte progression en Europe avec un gain de 1,27%, suivi par celui des médias (+1,14%).

A Paris, Vivendi (+3,02%), PSA (+3,13%) et Renault (+3,81%) ont fini en tête du CAC 40.

A l'inverse, STMicro a chuté de 11,80%, de loin la plus forte baisse de l'indice parisien, après avoir dit s'attendre à un ralentissement de sa croissance et de sa rentabilité en raison de la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine et des sanctions américaines à l'encontre de Huawei, son principal client.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar regagne du terrain face à un panier de devises internationales après avoir évolué en baisse une bonne partie de la journée et l'euro cède 0,21% à 1,2075 dollars.

La livre sterling, elle, réduit ses gains face au billet vert (+0,22%) et à la monnaie unique (+0,44%), les cambistes faisant preuve de prudence à quelques heures d'un dîner entre le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne.

TAUX

La hausse des actions mondiales s'accompagne d'une progression des rendements des obligations, même si ceux de la zone euro sont freinés par les anticipations d'un nouvel assouplissement de la politique de la Banque centrale européenne jeudi.

Le rendement du Bund à dix ans a terminé en légère hausse à -0,6% et celui des Treasuries prend plus de trois points à 0,9477%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont passés dans le rouge après l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) américaine d'une hausse surprise et d'une ampleur spectaculaire des stocks de la semaine dernière en augmentant de plus de 15 millions de barils, a annoncé mercredi l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Le Brent gagne 0,16% à 48,76 dollars le baril et le brut léger américain monte autour de 46 dollars (-0,39%).

(Laetitia Volga avec Caroline Valetkevitch, édité par Nicolas Delame)