--Le rapport Sartorius préconise un développement à l'international

--Il souligne les raisons à la fois structurelles et conjoncturelles des difficultés de PSA

(Actualisation: rappel du plan de redressement et la sortie du CAC 40 à partir du sixième paragraphe)

PSA Peugeot Citroën (>> PEUGEOT) doit réduire sa dépendance à l'Europe et pour cela se developper à l'international, préconise mardi le rapport rédigé par Emmanuel Sartorius, l'expert mandaté par l'Etat pour évaluer le plan de redressement du constructeur automobile.

Dans ce rapport, Emmanuel Sartorius égraine les raisons qui ont conduit PSA à annoncer le 12 juillet un plan de réorganisation qui concerne 8.000 emplois et marque l'arrêt de la production à l'usine d'Aulnay-sous-Bois.

L'expert relève en premier lieu des raisons conjoncturelles: PSA est fortement dépendant du marché européen, actuellement en crise et dont les perspectives de reprise sont "incertaines et lointaines", et est un constructeur généraliste, "pris en tenaille" entre les autres généralistes qui produisent à bas coût et les constructeurs allemands (Audi, BMW, Mercedes), spécialisés dans les voitures de luxe.

Il note également des raisons structurelles: un outil de production "surdimensionné" mais sous-utilisé en Europe, où le taux d'utilisation s'inscrivait à 61,4% en 2011, et un choix hâtif de fermer l'usine d'Aulnay. "(>> Public Storage) évacue rapidement la possibilité d'arrêter son usine de Madrid, qui souffre pourtant de nombreux défauts (usine ancienne, de faible capacité, en ville, éloignée de ses fournisseurs)", déplore l'expert.

Concernant le plan de redressement, il exhorte PSA à ne pas prendre de décision "à l'aveugle" en matière de réduction des effectifs pour préserver "le potentiel de recherche et développement" qui "conditionne l'avenir" du constructeur, et à se développer à l'international tout en consolidant sa base européenne.

A la fin juillet, PSA a annoncé avoir accusé une perte nette de 819 millions d'euros au premier semestre, en raison des difficultés sur le marché européen, marqué par une contraction des ventes de voitures et une guerre des prix érodant ses marges.

Le groupe avait également a annoncé un vaste plan de restructuration, baptisé "Rebond 2015", dont l'objectif est de dégager un cash flow opérationnel à l'équilibre à fin 2014.

Le plan comprend une réorganisation de la base industrielle française et une diminution des coûts de structure pour un impact estimé de 600 millions d'euros. Il prévoit également l'arrêt de la production du site d'Aulnay en 2014, l'adaptation du dispositif industriel du site de Rennes, des mesures de revitalisation sur les sites d'Aulnay et de Rennes et l'ajustement des structures du groupe.

"Rebond 2015" repose sur l'optimisation des coûts de production résultant notamment de l'alliance avec l'américain General Motors (>> General Motors Company) à hauteur de 350 millions d'euros. La moitié des gains proviendra des premières synergies en matière d'achat et l'autre moitié de la compression des coûts unitaires de conception et de production des véhicules.

Pour 2012, le constructeur table sur un repli prononcé du marché automobile en Europe, de l'ordre de 8%, sur une croissance de l'ordre de 7% en Chine, de 2% en Amérique latine et de 9% en Russie.

La semaine dernière, le conseil scientifique des indices de l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext (>> NYSE Euronext) a annoncé que PSA serait remplacé au sein du CAC 40 par le groupe belge de chimie Solvay (>> SOLVAY) à compter du 24 septembre.

L'action du constructeur automobile, a abandonné 40,1% depuis le début de l'année, ce qui a ramené sa capitalisation boursière à 2,29 milliards d'euros, selon FactSet. Mardi vers 11h30, le titre chutait de 2,1% à 6,33 euros.

-Marion Issard, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; marion.issard@dowjones.com

(Eric Chalmet et David Pearson ont contribué à cet article)