(Actualisation: cours de Bourse, commentaires d'analystes, déclarations du président du directoire sur l'activité, poursuite du dialogue avec la Commission européenne sur la fusion avec FCA)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile PSA est parvenu à rester bénéficiaire au premier semestre, en dépit de la chute des volumes provoquée par la crise, grâce à des efforts continus sur les coûts qui vont encore être intensifiés cette année.

"Ce résultat semestriel démontre la résilience du groupe, récompense de six années consécutives de travail intense pour augmenter notre agilité et abaisser notre point mort", a souligné mardi Carlos Tavares, le président du directoire de PSA. Au cours d'une conférence en ligne, le dirigeant a estimé que l'industriel "résistait à toutes les intempéries".

PSA récolte les fruits de ses efforts réalisés ces dernières années pour abaisser son point mort, soit le seuil des ventes à partir desquels la société gagne de l'argent. PSA a réduit l'an passé ce point mort à 1,8 million de véhicules, a rappelé Carlos Tavares. Le président du directoire a affirmé que ce point mort serait encore abaissé cette année, car le groupe poursuivrait ses économies. "Vous pouvez attendre davantage" en matière de réduction des coûts, a-t-il ajouté. "Améliorer notre efficience et notre efficacité représente une tâche sans fin", a martelé le responsable.

Les investisseurs saluent cette résilience. A la Bourse de Paris, le titre Peugeot prend 4% vers 11h50, enregistrant l'une plus fortes progressions du SBF 120. Commerzbank évoque des résultats "robustes" tandis qu'Oddo BHF salue "une performance impressionnante". "Il est même difficile de mettre des mots sur une telle performance qui devrait être nettement supérieure à celle de tous les autres constructeurs cette saison [de résultats, NDLR]", ajoute l'intermédiaire financier.

Le "mix produit" a contribué à sauver le semestre

De janvier à juin, PSA a enregistré un résultat net part du groupe de 595 millions d'euros, contre un bénéfice net de 1,8 milliard d'euros à la même période de 2019. Le résultat opérationnel courant (ROC) du groupe s'est inscrit à 517 millions d'euros, contre 3,3 milliards d'euros au premier semestre 2019.

Le ROC de la branche automobile a atteint 731 millions d'euros, en baisse de 72,5% sur un an, ce qui correspond à une marge opérationnelle courante de 3,7%, contre 8,7% un an plus tôt.

Ce niveau de rentabilité "a été atteint, malgré un impact significatif de la baisse des volumes, grâce à un 'mix produit' favorable" - soit une proportion de véhicules à plus fortes marges dans le portefeuille - "et à la baisse des coûts", a expliqué PSA. Les économies réalisées sur la production et les achats ainsi que les frais généraux et administratifs ont notamment eu un effet positif de plus de 760 millions d'euros sur le ROC au premier semestre, permettant d'atténuer l'impact négatif de la chute de la demande, évaluée à 2,7 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires de Groupe PSA au premier semestre a chuté de 34,5% par rapport aux six premiers mois de 2019, à 25,1 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de la branche automobile s'est établi à 19,6 milliards d'euros, en baisse de 35,5%. Déjà publiées, les ventes mondiales de PSA ont chuté de 45,7% à 1 million de véhicules neufs au premier semestre.

Rebond attendu au second semestre

PSA travaille désormais au rebond de son activité au deuxième semestre. Le directeur financier, Philippe de Rovira, a indiqué à des journalistes que les ventes du groupe étaient nettement reparties à la hausse en juin et que celles de juillet suivaient cette même tendance. Carlos Tavares a de son côté expliqué que le carnet de commandes à fin juin était en hausse de 15% sur un an et que la chaîne d'approvisionnement se remettait en place "avec fluidité". "Si les choses se stabilisent pour le reste de l'année nous pensons que ce rebond sera de bonne facture", a affirmé le président du directoire de PSA.

PSA se montre sous son meilleur jour avant sa fusion avec Fiat Chrysler qui pour sa part publiera ses résultats semestriels vendredi. Les deux constructeurs prévoient toujours de finaliser leur union au premier trimestre 2021. Cette opération doit créer le quatrième constructeur automobile mondial et dégager des synergies d'un montant d'au moins 3,7 milliards d'euros en année pleine. Carlos Tavares a réaffirmé mardi que ce montant de synergies constituait "un plancher". Le 15 juillet, les constructeurs ont annoncé que la nouvelle entité issue de cette fusion s'appellerait Stellantis.

PSA et Fiat Chrysler doivent encore obtenir le feu vert de la Commission européenne, qui a ouvert en juin une enquête approfondie pour déterminer si l'opération risquait de nuire à la concurrence, en particulier dans le segment des petits véhicules utilitaires.

Philippe de Rovira a déclaré sur ce point que les deux groupes avaient actuellement des échanges "normaux" avec la Commission dans le cadre "d'un long processus". "Nous écouterons les observations [de la Commission, NDLR] avec un état d'esprit très flexible", a-t-il ajouté. Carlos Tavares a pour sa part assuré que ces discussions se déroulaient dans "bon état d'esprit".

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH

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