Paris (awp/afp) - Un nouveau vaccin contre le Covid va arriver en France et un autre faire son retour en grâce: avec Novavax et Janssen, basés sur des technologies plus classiques, les autorités sanitaires espèrent convaincre ceux à qui les vaccins ARN font peur.

Chargée de guider le gouvernement dans sa politique vaccinale, la Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert au vaccin du laboratoire américain Novavax vendredi. Il va devenir le cinquième à être disponible en France.

Elle a également publié de nouvelles recommandations sur le vaccin Janssen, déjà disponible pour les plus de 55 ans mais qui, dans les faits, n'est quasiment plus utilisé.

Lui et Novavax peuvent dans certains cas être "une alternative utile" pour les gens réticents à se faire injecter les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna, juge la HAS dans son avis.

Même si quatre vaccins étaient jusque-là autorisés en France, ce sont ceux de Pfizer et Moderna qui sont quasi-exclusivement utilisés. Ils sont basés sur une technologie inédite, l'ARN messager.

Les deux autres, ceux d'AstraZeneca et Janssen, sont redirigés vers les pays pauvres via le programme international Covax.

Coqueluche

La HAS continue à estimer qu'il faut "privilégier" les vaccins à ARNm pour les premières injections comme pour le rappel, en raison de leur efficacité élevée.

Pour autant, elle juge que Novavax et Janssen "représentent une option supplémentaire" pour les personnes qui "ne souhaitent ou ne peuvent recevoir" de vaccins ARNm.

Il s'agit des "personnes réticentes face aux vaccins à ARNm" ou de "celles qui ont connu un évènement indésirable grave après une première injection".

Or, à cause de la flambée épidémique due au variant Omicron, il est "indispensable de compléter la couverture pour la primovaccination et d'accélérer la campagne de rappel" chez ces personnes-là, insiste la HAS.

A ce stade, il reste 4,9 millions de personnes de 12 ans et plus à n'avoir pas reçu la moindre dose de vaccin. Certains non-vaccinés mettent en avant leur méfiance envers la technologie de l'ARNm.

Interrogé vendredi matin sur Europe 1, l'infectiologue Éric Caumes a jugé possible que l'arrivée du nouveau vaccin lève les appréhensions de certains non vaccinés car il "utilise une technique qu'on connaît beaucoup mieux".

Vendu sous le nom de Nuvaxovid, le Novavax est un vaccin dit "sous-unitaire": il contient une composante du virus (et non le virus entier comme les vaccins les plus classiques), introduite dans l'organisme pour déclencher une réponse immunitaire.

C'est sur cette technique que se basent les vaccins contre la coqueluche, la méningite à méningocoque et l'hépatite B.

Celui de Janssen, lui, emploie la technique du "vecteur viral" (un autre virus, de la famille des adénovirus, est utilisé comme plateforme).

Début février

Les premières livraisons de Novavax devraient avoir lieu début février, a indiqué cette semaine le ministère de la Santé. La France doit recevoir 3,2 millions de doses de Novavax au premier trimestre, dont un million lors des premières livraisons.

Au niveau européen, le feu vert était tombé le 21 décembre.

Dans son avis, la HAS définit les conditions d'utilisation de Novavax et Janssen pour les personnes qui ne veulent ou ne peuvent pas recevoir de vaccin à ARNm.

Pour les deux premières doses, ces personnes peuvent être vaccinées soit avec Janssen (deux mois entre les doses) soit avec Novavax (trois semaines entre les doses), à condition qu'elles aient 55 ans et plus.

Si elles ont moins de 55 ans, elles peuvent être vaccinées avec Novavax. S'il est indisponible, Janssen peut "exceptionnellement" être utilisé.

Pour le rappel, la HAS estime que Janssen peut être utilisé chez les 55 ans et plus, même s'ils ont eu deux doses de vaccin ARNm auparavant. En revanche, Novavax ne doit jamais être utilisé en rappel, faute d'essais cliniques.

Ces derniers mois, le vaccin Janssen avait été cantonné aux plus de 55 ans en raison d'un risque accru d'effets secondaires chez les plus jeunes.

Initialement, il était censé s'administrer en une seule dose, mais des études ont montré que cela ne suffisait pas.

De son côté, l'AstraZeneca a suscité une défiance grandissante à cause d'un risque accru de caillots sanguins, qui reste toutefois faible.

afp/fr