(Reuters) - Merck a annoncé jeudi s'attendre à ce que ses ventes augmentent jusqu'à 18% en 2022 sur un an à la faveur de la commercialisation du molnupiravir, sa nouvelle pilule pour traiter le COVID-19.

Les ventes de ce traitement se sont élevées à 952 millions de dollars (843 millions d'euros) sur le seul quatrième trimestre de 2021, et Merck s'attend à des revenus entre 5 milliards et 6 milliards de dollars en 2022.

Le groupe pharmaceutique américain a développé la pilule avec son partenaire Ridgeback Biotherapeutics, avec lequel il partage équitablement les bénéfices tirés du traitement.

Lors d'un entretien, la directrice financière de Merck, Caroline Litchfield, n'a pas exclu que le groupe dépasse sa prévision de vente pour le molnupiravir, basée sur des accords d'approvisionnement déjà signés pour environ 10 millions d'unités.

Le laboratoire prévoit toujours de produire un total de 30 millions d'unités de son traitement d'ici la fin de l'année, a-t-elle ajouté.

"En fonction de l'évolution de la pandémie, pourrait-il y avoir un potentiel haussier?", a déclaré la dirigeante. "Oui, nous avons l'offre pour fournir plus de produits sur le marché".

L'enthousiasme initial pour le médicament, un temps présenté comme un traitement susceptible de changer la donne dans l'évolution de la pandémie, est retombé depuis qu'il a été démontré que son efficacité dans la réduction des hospitalisations était limitée à environ 30% lors des essais cliniques.

Un médicament concurrent fabriqué par Pfizer a obtenu de bien meilleurs résultats lors des essais mais son approvisionnement est pour l'heure limité à court terme.

BPA MEILLEUR QUE PRÉVU AU T4

Lors du quatrième trimestre, Merck a dégagé un bénéfice de 4,58 milliards de dollars, soit 1,80 dollar par action, contre 2,49 milliards de dollars il y a un an.

Les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice de 1,53 dollar par action, selon les données IBES de Refinitiv.

Le chiffre d'affaires a atteint 13,52 milliards de dollars au cours du trimestre, contre un consensus à 13,2 milliards, et en progression par rapport aux 10,95 milliards de revenus réalisés fin 2020.

Merck a profité des ventes de molnupiravir mais aussi du dynamisme des ventes du médicament anticancéreux Keytruda et de celles du vaccin Gardasil contre le papillomavirus humain.

Pour 2022, le groupe s'attend à un bénéfice entre 7,12 et 7,27 dollars par action, soit un peu moins que la prévision des analystes à 7,29 dollars par action. Le chiffre d'affaires annuel est attendu entre 56,1 milliards et 57,6 milliards de dollars, contre 48,7 milliards de dollars l'an dernier.

(Version française Elena Vardon, édité par Blandine Hénault)

par Michael Erman