Paris (awp/afp) - Sanofi a annoncé mardi l'achat pour 3,2 milliards de dollars (2,87 milliards de francs suisses) de l'américain Translate Bio. Le laboratoire est spécialisé dans l'ARN messager, une technologie novatrice notamment utilisée dans les vaccins anti-Covid 19 et dans laquelle le géant pharmaceutique français veut accélérer son développement.

"Sanofi va se porter acquéreur de la totalité des actions en circulation de Translate Bio (dans) une transaction en numéraire valorisée approximativement à 3,2 milliards de dollars", soit quelque 2,7 milliards d'euros, a indiqué dans un communiqué le groupe français, qui collabore déjà étroitement avec l'américain.

L'ARN messager est l'une des technologies les plus novatrices à avoir émergé ces dernières années dans la pharmacie. Elle a connu une vive accélération avec la crise du Covid-19, qui a vu l'autorisation de premiers vaccins basés sur ce principe, en l'occurrence ceux des laboratoires BioNTech - en collaboration avec Pfizer - et Moderna.

Sanofi, lui-même, travaille déjà avec Translate Bio pour développer un vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Mais les promesses de cette technologie dépassent de loin le seul coronavirus. "Notre objectif est de libérer le potentiel de l'ARN messager dans d'autres domaines stratégiques, comme l'immunologie, l'oncologie", c'est-à-dire le traitement des cancers, "et les maladies rares, en plus des vaccins", résume dans le communiqué Paul Hudson, directeur général de Sanofi.

Le géant français avait déjà, voici quelques semaines, annoncé un vaste programme d'investissements dans l'ARN messager - deux milliards d'euros d'ici à 2025 - avec notamment la création d'un centre de recherche spécialisé. Il compte développer plusieurs vaccins, ciblés sur les maladies infectieuses, mais reste discret sur ses ambitions exactes. Sanofi a, toutefois, d'ores et déjà lancé de premiers essais avec Translate Bio pour un vaccin contre la grippe saisonnière, une annonce faite en juin.

Par ailleurs, Sanofi ne mise pas que sur l'ARN messager contre le Covid-19. Il développe un autre vaccin avec le britannique GSK, basé sur la technologie de la protéine recombinante, et celui-ci est à un stade plus avancé malgré plusieurs mois de retard, avec une mise sur le marché prévue pour décembre.

afp/vj