Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a prolongé mercredi, en reculant de 0,37%, sa baisse de la veille, digérant encore avec difficulté les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis et leurs répercussions sur la politique de la banque centrale américaine (Fed).

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 23,28 points à 6.222,41 points. La veille, il avait perdu 1,39%, brisant une série de cinq séances de hausse consécutives.

La cote Parisienne a reculé à partir de la mi-journée, aucun rebond significatif ne se matérialisant aux Etats-Unis après la purge subie par Wall Street mardi.

Mais elle fait mieux que la plupart des autres Bourses européennes, aidée par la bonne résistance du luxe (LVMH +0,51% à 664,20 euros), de TotalEnergies (+2,48% à 51,26 euros) et de l'automobile.

"Le narratif de l'inflation qui commençait à refluer et amènerait l'attendu pivot de la banque centrale américaine a été douché par les dernières données", commente Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions Meeschaert Amilton AM.

Désormais, les investisseurs tablent sur une hausse du taux directeur de la Fed la semaine prochaine, mais aussi à l'avenir, plus forte que ce qu'ils escomptaient jusque-là, explique-t-il. De telles mesures permettraient de lutter contre l'inflation mais comportent le risque de plonger l'économie en récession.

Les questions énergétiques ont aussi occupé l'indice Parisien.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis que l'Union Européenne allait engager "une réforme complète et en profondeur" de son marché de l'électricité et souhaite que le plafonnement des revenus des producteurs d'électricité à base d'énergies renouvelables et de nucléaire puisse lever "plus de 140 milliards d'euros".

En France, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la prolongation en 2023 du bouclier tarifaire qui comprendra une hausse limitée à 15% des tarifs du gaz et de l'électricité.

Le prix du gaz naturel en Europe était à 222 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais, en hausse de 12% vers 17h50 encore très loin du pic de la fin août (342 euros en séance).

Par ailleurs, la France devrait connaître une croissance de 2,7% en 2022 selon une estimation du gouvernement, qui a révisé à la hausse sa précédente prévision (2,5%) a aussi dit mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Bercy a toutefois révisé mardi à la baisse la prévision de croissance pour 2023 dans la présentation du projet de loi de finances.

Doutes sur l'activité

Les entreprises les plus dépendantes de l'activité économique ont pâti des risques de récession accrus par les hausses de taux à venir des banques centrales. En bas du CAC 40, figuraient la minière ArcelorMittal (-4,22% à 21,92 euros), le spécialiste des matériaux de construction Saint-Gobain (-2,31% à 40,81 euros), ou encore l'avionneur Airbus (-2,07% à 95,48 euros).

En revanche, l'automobile a été à l'honneur, avec des gains de 3,06% à 30,61 euros pour Renault et de 0,80% à 13,67 euros pour Stellantis.

Hausse salariale chez Air-France

Air France a annoncé mercredi accorder une hausse de salaires de 5% à tous ses employés, assortie d'une prime de 1.000 euros, en réponse à l'inflation. Le titre a reculé de 3,02% à 1,43 euro, observant la même tendance que l'ensemble du secteur.

Pierre et Vacances en baisse avant les résultats de l'augmentation de capital

Le numéro un européen des résidences de loisirs a reculé de 3,03% à 1,28 euro mercredi, dans l'attente du résultat de la souscription de l'augmentation de capital, qui est communiqué après la fermeture des marchés.

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