Paris (awp/afp) - Près d'une entreprise de taille intermédiaire (ETI) sur deux anticipait en octobre un repli de son chiffre d'affaires en 2024 par rapport à l'année précédente, dans un environnement très largement jugé dégradé et préoccupant, selon le baromètre Palatine-Meti publié jeudi.
45,2% des chefs d'entreprise interrogés estiment que leur chiffre d'affaires sera moins bon cette année, contre 22,6% qui le voient stable et 29% en hausse.
Lors du précédent baromètre en juin, ces proportions étaient quasiment inversées: 14,1% des ETI anticipaient une baisse du chiffre d'affaires, 31,3% une stabilité et 45,3% une hausse.
Les dirigeants d'ETI sont également 67,7% à penser que leur secteur d'activité s'est dégradé en octobre par rapport à la même période en 2023 (contre 39% précédemment), 64,5% jugent leur carnet de commandes moins fourni et 61,3% font état d'une dégradation de leur rentabilité d'exploitation.
Environ quatre sur dix (41%) ont vu leur trésorerie se détériorer par rapport à octobre 2023, et 22,9% rencontrent des difficultés de remboursement de crédit ou redoutent que cela survienne.
Malgré le repli de l'inflation, les coûts de production sont toujours perçus comme affectant la rentabilité (95%), l'activité (84%) ou les projets d'investissements (71%).
Par ailleurs, les ETI restent affectées par certaines difficultés: hausse de la masse salariale (97%), difficultés de recrutement (92%), prix de l'énergie (77%) et coûts de financement (77%).
Dans ce contexte, le pessimisme domine. Ainsi, 58,1% des répondants se disent assez ou très inquiets quant aux perspectives d'activité pour le quatrième trimestre, et 72,6% pour le premier trimestre de 2025.
"L'activité des ETI est sévèrement ébranlée à l'issue du troisième trimestre de l'année et les principaux indicateurs dessinent des perspectives particulièrement préoccupantes pour la fin 2024 comme pour le début 2025", a commenté Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti).
"Si cette dégradation s'explique principalement sous l'effet cumulé d'éléments conjoncturels défavorables (ralentissement économique mondial, tensions géopolitiques, incertitudes politiques et budgétaires en France), il est à redouter que la teneur des débats actuels, si elle devait présager des arbitrages budgétaires finaux, ne fasse qu'aggraver, et durablement, la situation des ETI", a-t-il ajouté, en référence au projet de budget 2025 du gouvernement.
L'enquête a été réalisée par internet du 16 au 23 octobre auprès de 1200 ETI, avec une "forte représentation des ETI industrielles" (49,2%).
Les 6200 ETI françaises représentent environ 25% de l'emploi en France, selon le Meti.
afp/ib