Ton Büchner était en pointe de l'opposition d'Akzo Nobel à une offre de rachat de son concurrent américain PPG Industries (>> PPG Industries, Inc.), finalement abandonnée en juin.

"Pour moi c'était une décision extraordinairement difficile à prendre mais je dois maintenant m'occuper de ma santé", a déclaré Ton Büchner.

Akzo Nobel n'a pas précisé dans l'immédiat de quoi il souffrait.

Cette annonce surprise signifie que le mandat de Büchner se termine presque comme il avait commencé.

En septembre 2012, six mois après avoir pris la direction du groupe, celui-ci avait en effet quitté ses fonctions sur l'avis de son médecin en raison de ce qu'il avait qualifié de "fatigue excessive". Après avoir reporté son retour plusieurs fois, il avait finalement repris son poste en décembre de la même année.

"Büchner a à son actif la transformation réussie de l'entreprise, dont la refonte du portefeuille de produits (...), le règlement de la question des retraites, la réduction des coûts et sa politique d'efficience qui a permis d'augmenter à la fois les marges et la rentabilité", écrivent les analystes de Morgan Stanley dans une note.

Mais le groupe doit faire face à la rébellion du fonds activiste Elliott Advisors, un actionnaire minoritaire, qui n'a pas renoncé à obtenir la convocation d'une assemblée générale extraordinaire pour évincer le président Antony Burgmans, tout aussi opposé que Ton Büchner à l'ouverture de négociations avec PPG.

En vertu de la réglementation boursière néerlandaise, PPG ne pourra pas revenir à la charge sur Akzo Nobel avant novembre au plus tôt.

Le nouveau directeur général, Thierry Vanlancker, est entré chez Akzo Nobel en 2016 avec pour objectif de superviser la vente ou l'introduction en Bourse de la division de chimie de spécialité du groupe.

Ce Belge, déjà pressenti pour remplacer Büchner en cas d'incapacité, a travaillé auparavant chez Chemours, une société issue d'une scission de DuPont en 2015. A lui maintenant d'atteindre les objectifs d'amélioration des résultats promis par son prédécesseur au plus fort de la bataille contre PPG et qui, de l'avis de nombreux analystes, risquent d'être difficiles à atteindre.

Akzo Nobel publiera le 25 juillet ses résultats du deuxième trimestre.

(Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Toby Sterling

Valeurs citées dans l'article : AkzoNobel, PPG Industries, Inc.