(Actualisé avec précisions, commentaires, contexte)

par Giulia Segreti

HONG KONG/MILAN, 8 septembre (Reuters) - Le groupe de luxe italien, Prada, a annoncé vendredi une chute de son bénéfice net au premier semestre et averti que le redressement de la société prendrait plus de temps que prévu.

Il y a un an, le numéro un du luxe en termes de chiffre d'affaires, sérieusement affectée par le ralentissement de ses marchés, a annoncé compter renouer avec la croissance en 2017.

Mais le groupe coté à Hong Kong est toujours dans les affres de la rénovation de son réseau de magasins, du développement de ses ventes en ligne et du rafraîchissement de sa gamme de produits, après avoir perdu du terrain face à la concurrence de nouvelles marques et des marques bien établies comme Gucci.

"Nous sommes convaincus que notre plan d'action est la meilleure façon de retrouver une croissance régulière du chiffre d'affaires et des marges, même si nous sommes conscients que les bénéfices pourraient prendre plus longtemps qu'attendu", a dit son directeur général, Patrizio Bertelli, dans un communiqué.

Prada n'a pas donné d'indication sur la période à partir de laquelle la restructuration commencerait à porter ses fruits.

La société basée à Milan a publié un bénéfice net de 115,7 millions d'euros pour le premier semestre de son exercice décalé (février-juillet), en baisse de 18,4% par rapport à l'an dernier, en raison d'un repli de ses ventes et d'une hausse des coûts liés à la restructuration, notamment dans le numérique.

Le chiffre d'affaires semestriel du groupe a diminué de 5,5% à taux de change courants, en raison de la faiblesse des ventes en Europe et aux Etats-Unis, après un recul de 10% en 2016.

Selon Bain & Company, les ventes du secteur devraient croître de 1% à 2% en 2017 et encore de 3% à 4% jusqu'en 2020.

Les analystes du secteur ont souvent attribué la faible performance de Prada au manque d'attrait de ses vêtements et de ses sacs, alors que Gucci a vu ses ventes monter en flèche depuis la nomination de son nouveau styliste Alessandro Michele.

Les ventes de Gucci, filiale de Kering, ont bondi de 43,4% au premier semestre 2017.

Interrogé par la presse lors de la de présentation des résultats, Bertelli a nié que le groupe ait un problème de conception de ses produits, la jugeant de "très bonne qualité".

Le titre Prada a perdu plus de la moitié de sa valeur au cours des trois dernières années, en nette sous-performance par rapport à ses concurrents dans le secteur comme LVMH, dont l'action a gagné 45% sur la même période. (Avec Farah Master, Juliette Rouillon pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Prada S.p.A., LVMH Moët Hennessy Vuitton SE, Kering