Giorgio Armani, âgé de 83 ans, a créé l'année dernière une fondation à son nom dont il a dit qu'il prévoyait de la diriger jusqu'à la fin de ses jours.

Armani, dont la fortune est estimée à 6 milliards de dollars (5,10 milliards d'euros), est toujours très impliqué dans la conduite des affaires de son groupe.

"Ce qui a été créé est un mécanisme qui encouragera mes héritiers à maintenir l'harmonie entre eux et évitera au groupe d'être acheté ou démantelé", a dit Giorgio Armani au quotidien italien.

Le couturier n'a pas d'enfant et ses deux nièces Roberta et Silvana travaillent toutes les deux dans le groupe tandis que leur cousin Andrea Camerana l'a récemment quitté tout en restant membre du conseil d'administration.

Pantaleo Dell'Orco, assistant de longue date de Giorgio Armani, dirige les collections masculines et siège au conseil de la fondation.

"Vous pouvez me croire, c'est horrible de devoir décider ce qu'il faut laisser, si c'est équitable ou pas, et toutes les cinq minutes devoir affronter la réalité d'un homme à qui il peut arriver quelque chose à tout moment", a-t-il poursuivi.

Dans le cadre du plan de succession, la fondation Armani qui détient déjà 0,1% du capital de la holding de contrôle du groupe, renforcera sa participation. Le reste des actions sera détenu par ses héritiers qui ne pourront les céder qu'à la fondation.

Les dirigeants du groupe ne recevront aucune action, a précisé le couturier et la fondation aura une voix prépondérante s'il faut départager les administrateurs du groupe.

Giorgio Armani avait déclaré le mois dernier qu'un successeur, qu'il aurait désigné et qui ne devrait pas obligatoirement être italien, renforcerait l'image de la marque.

Le nom du successeur à la tête du groupe n'est toujours pas connu, tandis que trois personnes devraient être nommées à la tête de la fondation.

Le groupe Armani, fondé en 1975, est le deuxième acteur italien du luxe derrière Prada.

Après un recul des ventes de 5% en 2016, Giorgio Armani a dit s'attendre à une nouvelle baisse de même ampleur en 2017 comme en 2018.

La dynamique devrait repartir à la hausse en 2019.

La situation de trésorerie du groupe devrait en revanche s'améliorer pour atteindre un milliard d'euros à la fin de l'année, contre 880 millions d'euros en 2016.

(Giulia Segreti, Marc Joanny pour le service français, édité par Pascale Denis)