Prada a bénéficié d’un droit de négociation exclusif avec Capri Holding, propriétaire de Versace et de Michael Kors. Initialement, le prix demandé avoisinait les 3 milliards d’euros. Mais les difficultés financières de Versace et la forte exposition de Capri aux droits de douane ont permis à Prada de négocier à la baisse.
Le conseil d’administration de Prada, dirigé par Miuccia Prada et son mari Patrizio Bertelli, a validé l’acquisition hier.
Fondée en 1970 par Gianni Versace, la maison italienne s’était imposée par ses créations autant flamboyantes que tape-à-l'œil. Elle avait été rachetée en 2018 par Capri Holding pour 1,8 milliard d’euros. Ce rachat signe la fin d’une ère : après plus de 50 ans de gestion familiale, Donatella Versace a quitté la direction artistique le mois dernier, après trois décennies à la tête de la maison. Elle a été remplacée par le directeur du design de Miu Miu (Marque du groupe Prada), Dario Vitale, l’un des artisans du développement de la marque en 2024. Ce changement stratégique laissait déjà présager un rapprochement avec Prada, ayant pour ambition de repartir sur de nouvelles bases.
Le groupe Prada affiche de solides performances sur l’exercice 2024 : +18% de ventes sur un an, hausse des marges et résultat net en progression de 25%. Le groupe Prada devrait générer un chiffre d’affaires cumulé de 6 milliards d’euros.
Objectif affiché pour le nouveau leader du luxe italien : venir concurrencer LVMH (84,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024) et Kering (17,2 milliards en 2024).
Les trois marques phares du groupe porteront chacune une ambition différente : restructurer les finances et redorer l’image de Versace, soutenir la croissance de Miu Miu qui répond parfaitement aux nouveaux codes du luxe, et préserver l’aura et la singularité de Prada.