Correction Merci bien noter que les actions Microsoft et United ont terminé en baisse et non en hausse comme écrit par erreur. Revoici dépêche corrigée.

New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, indisposée par plusieurs mauvais indicateurs économiques, qui ont, en revanche, profité au marché obligataire, rassuré par l'accalmie sur le front de l'inflation.

Le Dow Jones a cédé 1,81%, l'indice Nasdaq s'est retranché de 1,24% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,56%.

"On avait trop monté" trop vite, a commenté Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. Le Nasdaq restait ainsi sur une série de sept séances positives d'affilée, interrompue mercredi.

"Les gens s'étaient mis à penser qu'il n'y aurait pas de récession, et les chiffres d'aujourd'hui montrent que nous y allons", a ajouté l'analyste.

Le retournement des indices, qui avaient ouvert en hausse, est ainsi attribuable au fait que les "investisseurs ont digéré une vague d'indicateurs et de résultats d'entreprises mitigés", selon les analystes de Schwab.

La production industrielle a reculé sensiblement plus que prévu entre novembre et décembre aux Etats-Unis (-0,7% contre -0,1% attendu par les économistes).

Autre mauvaise surprise, le repli des ventes de détail (1,1%) en décembre à un rythme plus élevé que prévu (-1% attendu). Hors ventes de voitures, la contraction est nettement plus forte qu'anticipé (-1,1% contre -0,5%).

Quant aux résultats d'entreprises, ils ont été l'occasion de quelques déceptions, notamment la société de gestion Schwab (-2,53%), affectée par la baisse des revenus de gestion d'actifs et du trading, ou la banque américaine PNC (-6,04%), lestée par une augmentation de ses provisions pour créances douteuses.

Le rayon de soleil est venu de l'indice des prix à la production (PPI), ou prix de gros, qui a reculé de 0,5% en décembre par rapport à novembre, beaucoup plus qu'attendu par les économistes (-0,1%).

C'est la plus forte contraction depuis avril 2020, aux premiers jours de la pandémie de coronavirus. Sur un an, le rythme est tombé à 6,2%, le plus modéré depuis mars 2021.

Pour Peter Essele, de Commonwealth Financial Network, la banque centrale américaine est parvenue, grâce à son resserrement monétaire, à freiner la hausse des salaires, la consommation et les prix de gros, ce qui signifie "que des hausses de taux au second semestre 2023 sont exclues en l'état. Cela veut dire que la fête des obligations va commencer."

De fait, les taux obligataires se sont violemment contractés mercredi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est descendu à 3,36%, contre 3,54% la veille en clôture, son plus bas niveau depuis quatre mois.

Les rendements évoluent en sens opposé du prix des obligations, ce qui signifie que les cours des bons du Trésor américains ont monté.

Pour Maris Ogg, "le marché obligataire s'emballe" depuis quelques semaines. "Les gens ne sont pas réalistes quand ils imaginent ce que va faire la Fed", dit-elle, évoquant les projections de baisses de taux durant la seconde moitié de l'année.

"A moins qu'on ait un ralentissement économique brutal, ce qui est improbable, je ne vois pas pourquoi elle baisserait les taux cette année", martèle l'analyste.

Malgré la fonte des taux obligataires, qui leur profite souvent ordinairement, les valeurs technologiques ont battu en retraite mercredi.

En tête, Microsoft (-1,89% à 235,81 dollars), qui a payé l'annonce, juste avant l'ouverture de la Bourse, d'un plan social qui va entraîner 10.000 licenciements, soit un peu moins de 5% des effectifs.

La firme de Redmond (Etat du Washington) justifie ses décisions par la nécessité de s'adapter aux "conditions macroéconomiques et au changement de priorités des clients".

Cette vague de suppression d'emplois va engendrer une charge exceptionnelle de 1,2 milliard de dollars sur le dernier trimestre de 2022.

Mais la purge ne s'est pas limitée à la nouvelle économie. Tous les membres du Dow Jones ont ainsi fini dans le rouge, avec une mention spéciale pour IBM (-3,29%), Procter & Gamble (-2,68%) et JPMorgan Chase (-3,00%).

Même United Airlines (-4,57% à 48,86 dollars) n'a pu s'extraire du marasme malgré la publication de résultats supérieurs aux attentes ainsi que de prévisions ambitieuses pour 2023, constatant que la demande restait soutenue malgré la hausse des tarifs.

Parmi les rares actions en hausse, le laboratoire Moderna (+3,32% à 197,02 dollars), qui a capitalisé sur l'annonce de résultats préliminaires positifs de son vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite chez les personnes âgées.

tu/clc