Cette scission représente un nouvel épisode de la mutation du secteur de l'assurance en Grande-Bretagne, dont les acteurs s'efforcent de faire évoluer leur stratégie pour s'adapter au durcissement des règles prudentielles depuis deux ans en Europe et aux pressions croissantes sur leurs commissions.

Prudential a précisé que sa division M&G Prudential, orientée vers l'épargne et l'investissement, allait être séparée de ses activités tournées vers l'Asie, les Etats-Unis et l'Afrique, qui conserveront le nom de Prudential.

Ces deux entités resteront basées à Londres et l'assureur s'attend à ce qu'elles soient toutes deux suffisamment importantes une fois la scission réalisée pour être cotées au FTSE 100, l'indice de référence de la Bourse londonienne.

Le titre Prudential gagnait 4,985% à 1.916,5 pence à 10h16 GMT, plus forte hausse du FTSE 100 (+0,26%).

"Nous ne cherchons pas à nous débarrasser de tous nos produits intenses en capitaux, nous cherchons à faire croître la partie plus légère en capitaux", a dit Mike Wells, directeur général de Prudential, à Reuters. Ce dernier devrait conserver la direction de l'entité internationale.

A ses yeux, il est préférable pour M&G Prudential d'opérer de manière indépendante pour être compétitif "sur le marché intérieur pour (attirer) le personnel et les capitaux".

John Foley, qui dirige M&G Prudential, conduira la séparation de cette activité.

A l'issue de la procédure, les actionnaires de Prudential posséderont des titres des deux entités.

Avant Prudential, Standard Life a fusionné en 2017 avec Aberdeen Asset Management ce qui a conduit à la vente de l'essentiel de ses activités dans l'assurance à Phoenix Group le mois dernier.

Le groupe de services financiers Old Mutual est lui aussi engagé dans une scission de ses activités en quatre entités.

Prudential n'a pas encore fixé le calendrier de sa scission. Il dépendra de divers facteurs, notamment la conclusion de la vente, annoncée mercredi, d'un portefeuille de contrats d'assurance-vie de 12 milliards de livres (13,5 milliards d'euros) à Rothesay Life.

L'assureur a aussi annoncé une hausse de 6% de son bénéfice d'exploitation en 2017, à 4,7 milliards de livres, alors que le marché anticipait 4,6 milliards.

(Avec Noor Zainab Hussain; Bertrand Boucey pour le service français)

par Ben Martin et Carolyn Cohn