Prysmian (-0,81% à 28,27 euros) signe la seule baisse du FTSE MIB italien après avoir présenté son projet de rachat de General Cable pour 3 milliards de dollars. La transaction, soutenue par les deux Conseils d'administration, devrait être finalisée au cours du troisième trimestre 2018. Deux éléments peuvent expliquer cette réaction à une opération qui permet pourtant à Prysmian d'asseoir sa place de n°1 mondial du marché du câble, avec un chiffre d'affaires proforma de 11 milliards d'euros, devant notamment le Français Nexans.

D'abord, ce rapprochement entre Prysmian et son concurrent américain était jugé le plus naturel à partir du moment où General Cable avait évoqué la possibilité de se vendre.

Alors que des rumeurs, début octobre, avaient fait de Nexans un possible candidat au rachat, des analystes de Credit Suisse et de Société Générale ont fait partie de ceux qui ont rapidement dégonflé la spéculation. Ils estimaient qu'une telle opération de grande envergure - la capitalisation de General Cable s'élève à plus d'1 milliard de dollars contre environ 2,4 milliards d'euros pour Nexans - serait plus complexe et coûteuse à mettre en œuvre pour le groupe français sans présenter un grand intérêt industriel.

Le fait que Prysmian apparaisse comme le candidat le plus pertinent au rachat de General Cable s'est matérialisé dans l'évolution de son cours de Bourse : depuis le 14 juillet, dernière séance avant l’annonce de la revue stratégique des activités de General Cable, le cours du fabricant de câble coté en Italie s'est apprécié de plus de 4%. Au plus haut, atteint le 1er novembre à 30 euros, Prysmian a même gagné près de 11%.

Prysmian offre une prime de plus de 80% aux actionnaires de General Cable

Par ailleurs, les investisseurs semblent trouver que le prix payé par Prysmian pour acquérir General Cable est trop élevé. En proposant 30 dollars par action, le concurrent de Nexans a consenti une prime de plus de 80% aux actionnaires de General Cable par rapport à son cours du 14 juillet. Par rapport à son dernier cours de clôture, la prime est encore de 37,6% : General Cable est logiquement attendu en forte hausse à Wall Street. Credit Suisse estimait pour sa part qu'un deal pourrait se faire à 23 dollars par action.

Autre bémol, l'intégration pourrait coûter cher à Prysmian : le groupe espère générer 150 millions d'euros de synergies de coûts sur les cinq années suivant la finalisation du rapprochement et estime à 220 millions d'euros les coûts d'intégration. La fusion devrait toutefois se traduire aussi par un impact positif de 10 à 12% sur son bénéfice par action de Prysmian.

En termes de financement enfin, Prysmian va recourir à des lignes de crédit existantes, du cash dont il dispose déjà et émettre de la nouvelle dette. Son ratio d'endettement devrait ainsi ressortir à 2,9 fois l'Ebitda.

Valeurs citées dans l'article : Prysmian, General Cable Corporation, Nexans