Moscou (awp/afp) - L'Etat russe a lancé la vente en Bourse de 10,9% du géant des diamants Alrosa, qui constitue la première cession d'actifs publics du plan de privatisation décidé par le gouvernement en réaction à l'effondrement des prix du pétrole.

Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi sur le site de la Bourse de Moscou, le premier producteur mondial de diamants annonce avoir commencé à recueillir les offres des investisseurs pour 802 millions d'actions détenues par l'Etat.

Au cours de l'action du groupe jeudi matin, cela représente 54 milliards de roubles, soit environ 760 millions d'euros. Selon les sources citées par les médias russes, le résultat de l'opération devrait être connu lundi.

Actuellement, le groupe basé en Iakoutie est détenu à 44% par l'Etat fédéral et à 25% par la région de Iakoutie. Une part de 16% a déjà été mise en Bourse en 2013, mais l'opération avait donné des résultats décevants.

L'agence Interfax rapportait récemment que sur les 10,9% mis en Bourse actuellement, la plus grande partie devrait être acquise par des investisseurs de long terme et que le fonds souverain russe RDIF devrait participer aux côtés de fonds asiatiques et du Proche-Orient.

L'Etat russe compte utiliser les fonds tirés de l'opération pour ses dépenses budgétaires et s'engage à ne pas les dépenser pour une activité soumise à sanctions, a précisé Alrosa dans son communiqué alors que les Occidentaux ont pris des mesures de rétorsion économique contre Moscou à cause de la crise ukrainienne.

Le gouvernement a décidé fin 2015 de lancer un vaste programme des cessions d'actifs publics pour combler le trou béant laissé dans le budget par la chute des cours du pétrole, qui constitue une grande partie de ses revenus.

Ces opérations devraient concerner, outre Alrosa, les producteurs de pétrole Rosneft et Bachneft. Pour ce dernier, dont l'Etat avait repris le contrôle récemment à l'issue d'une procédure judiciaire controversée, le groupe privé Loukoïl a fait part de son intérêt.

Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a insisté sur la nécessité de maintenir le déficit sous contrôle, le gouvernement se prépare, selon la presse russe, à de sérieuses économies. Il devrait décider de geler pour trois ans le niveau des dépenses budgétaires, ce qui correspond selon le journal Vedomosti, en prenant en compte l'inflation, "à une diminution réelle de 20% d'ici à 2019".

afp/buc