Moscou (awp/afp) - Le premier producteur mondial de diamants bruts, le russe Alrosa, a annoncé vendredi un effondrement de son bénéfice net au deuxième trimestre, souffrant de l'arrêt presque complet de ce marché sous l'effet de la pandémie de coronavirus.

Entre avril et juin, le groupe basé en Iakoutie (Sibérie orientale) a vu son bénéfice net se réduire à 0,3 milliard de roubles (3,72 millions de francs suisses) contre 13,2 milliards de roubles sur la même période l'année dernière.

Son chiffre d'affaires a fondu de 82% sur un an, à 10,4 milliards de roubles, tandis que le volume des ventes de diamants bruts s'est établi à 0,6 million de carats, soit une baisse de 92% sur un an et de 93% sur un trimestre.

Alrosa indique avoir "décidé de soutenir ses clients en leur permettant de ne pas acquérir de volumes sous les contrats en vigueur et d'utiliser les stocks disponibles", a déclaré dans un communiqué Alexeï Philippovsky, vice-PDG du groupe, expliquant les ventes frisant le zéro.

"Les vendeurs et les tailleurs de diamants avaient suffisamment de stocks accumulés pour faire face à la demande déprimée", a-t-il précisé, affirmant que ce geste commercial, fait par plusieurs grands groupes miniers, avait permis "d'éviter un surstockage du marché qui n'aurait fait qu'aggraver la situation et retarder la reprise" du secteur.

Le responsable s'est dit dit optimiste face à des premiers signes de reprise de la demande aux Etats-Unis, en Chine et en Inde.

Alrosa a lancé cet été une ligne de bijoux déjà prêts, vendus en ligne, et dont les bénéfices sont destinés à la lutte contre la pandémie aux Etats-Unis.

Pour 2020, Alrosa a baissé sa prévision de production de diamants à 28-31 millions de carats, contre les 34 millions de carats prévus avant la crise.

Le groupe a produit 38,5 millions de carats en 2019. Après une forte performance en 2017-2018, les ventes de bijoux avaient ralenti en 2019 notamment en raison des guerres commerciales qui ont secoué les relations internationales.

afp/buc