HSBC a confirmé ce matin son conseil vendeur de 'sous-performance' sur le titre coté à Londres d'Uralkali, un groupe russe qui revendique une part de l'ordre de 20% du marché mondial de la potasse, matière première utilise principalement comme engrais. Les analystes ne sont guère impressionnés par l'arrivée au capital du fonds souverain chinois CIC. Leur objectif de cours est donc maintenu à 19 dollars. Ce midi, l'action Uralkali (UKRA) cotée à Londres se tasse de 0,4% à 26,6 dollars.

Rappelons que cet été, Uralkali a annoncé qu'il cessait de coopérer avec son homologue biélorusse Belaruskali dans le cadre de leur coentreprise : BPC, un “poids-lourd” sur le marché mondial de la potasse qui revendique 43% de part de marché. Uralkali accuse Belaruskali d'avoir commencé à commercialiser de la potasse hors du cadre de BPC.

Ce qui pourrait changer radicalement la donne puisque du côté nord-américain, les groupes Mosaic, Potash Corp.of Saskatchewan et Agrium, autres géants mondiaux du secteur, n'exportent leur production que par l'intermédiaire d'une autre coentreprise, Canpotex. Les deux consortiums sont réputés de longue date pour s'entendre sur les prix en modulant de concert les quantités produites.

Mais ce “cartel de la potasse” pourrait voler en éclats si Uralkali confirmait son intention. Les prix sont d'ailleurs clairement menacés, Uralkali ayant indiqué que le cours de référence de la potasse (dont il n'existe pas de marché centralisé) pourrait retomber vers, sinon en dessous de 300 dollars la tonne, contre environ 400 dollars cet été à la suite de sa décision.

Cependant, les choses ne sont pas claires de ce côté : le directeur général du groupe, Vladislav Baumgertner, a été emprisonné par la sécurité d'Etat biélorusse. Moscou et Minsk discutent au niveau diplomatique à ce sujet. En tout état de cause, les deux ex-partenaires de BPC sont maintenant à couteaux tirés.

Il semble aussi que certains grands actionnaires d'Uralkali ne veulent ou ne puissent pas assumer les conséquences baissières sur le titre des annonces de sa direction générale. Le cours londonien d'Uralkali avait commencé l'année vers 40 dollars, mais il est tombé jusqu'à 21 dollars fin juillet.

D'ailleurs, hier, Uralkali a annoncé que Chengdong Investment Corporation (CIC), filiale du fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC également), avait augmenté sa participation au capital d'Uralkali jusqu'à 12,5% par conversion en actions ordinaires de titres obligataires.

Il est possible que la montée au capital de CIC découle de la vente par placement privé d'une partie de sa participation par Suleiman Kerimov, l'un des grands actionnaires d'Uralkali, qui avait financé sa montée au capital du groupe par endettement, suppute HSBC. Selon les analystes, il existe donc un risque d'afflux de papier Uralkali, ce qui en menacerait le cours.

En outre, toujours selon HSBC, “cette participation de 12,5% ne donnera pas une grande influence à CIC”.

“Il existe cependant une faible probabilité que ce mouvement présage de l'intention (de CIC) de prendre le contrôle du producteur de potasse”, reconnaît finalement HSBC.


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