(Actualisé avec vote sur la privatisation)

ATHENES, 9 juillet (Reuters) - Les députés grecs ont approuvé mercredi le projet de loi ouvrant la voie à la vente au privé de près d'un tiers du capital de PPC, le premier producteur d'électricité du pays, auquel s'opposent les salariés du groupe, soutenus par l'opposition.

Le projet de privatisation de PPC s'inscrit dans le cadre des efforts promis par Athènes pour libéraliser son marché de l'électricité, l'une des conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne au versement de la prochaine tranche du plan d'aide international.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé devant le Parlement mercredi soir au moment où les députés se préparaient à voter.

Les salariés de PPC ont fait grève pendant plusieurs jours la semaine dernière mais le gouvernement les a contraints à reprendre le travail samedi.

PPC représente à lui seul environ deux tiers de la production totale d'électricité du pays et contrôle la quasi-totalité du marché de la distribution. Son chiffre d'affaires annuel avoisine six milliards d'euros. Le groupe est aussi l'un des plus gros producteurs mondiaux de lignite.

Le ministre de l'Energie, Yannis Maniatis, a assuré aux députés que la privatisation se ferait "pour le bien de notre économie nationale, de la société grecque, de notre pays".

Mais l'opposition et les syndicats estiment que le projet conduira à une hausse des tarifs de l'électricité.

"L'électricité est un bien public, pas une matière première que l'on peut brader, et ceux qui veulent cela doivent rendre des comptes à la société", a déclaré le syndicat du secteur public GSEE.

Le projet de loi a été approuvé par 51 des 98 députés présents.

Son adoption coïncide avec le début d'une nouvelle mission d'inspection de la "troïka" (FMI, UE et Banque centrale européenne), qui doivent évaluer les progrès accomplis par Athènes dans le cadre du plan d'aide.

Par ailleurs, les fonctionnaires grecs étaient appelés à faire grève mercredi pour protester contre les réductions d'effectifs dans le secteur public imposées en contrepartie du plan d'aide international de 240 milliards d'euros.

Ce mouvement de colère a culminé avec un rassemblement en milieu de journée devant le Parlement.

Le gouvernement prévoit de porter à 600.000 le nombre des suppressions de postes dans le secteur public. (Karolina Tagaris; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)