(Actualisation: commentaires d'analystes, hausse du titre à la mi-journée)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Pas de nouvelle alerte et une capacité renouvelée à générer du cash : il n'en fallait pas davantage pour que Publicis satisfasse le marché. Le titre s'adjuge 3,2% à 41,42 euros jeudi, après que le groupe de communication a publié des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre et confirmé sa prévision de croissance pour 2020.

Publicis prévoit toujours une évolution de son chiffre d'affaires comprise entre -2% en organique et +1% cette année. "Notre priorité en 2020 est de mettre en œuvre notre plan pour renouer avec la croissance organique, qui passe tout d'abord par un redressement progressif de nos activités traditionnelles", a déclaré Arthur Sadoun, président du directoire, cité dans un communiqué.

Cette prévision, toutefois abaissée à deux reprises courant 2019, tient compte du repositionnement du modèle de Publicis vers des activités à plus forte valeur ajoutée et d'un contexte toujours défavorable sur certains segments. Dans son plan "Sprint to the Future" dévoilé début 2018, Publicis prévoyait d'atteindre une croissance organique de 4% en 2020 mais cet objectif a été mis à mal par le déclin plus rapide que prévu de la publicité traditionnelle aux Etats-Unis et par un marché difficile en Europe.

La confirmation de cet objectif intervient alors que le groupe publicitaire a dégagé l'an passé un bénéfice net courant de 1,19 milliard d'euros, contre 1,08 milliard d'euros en 2018. Le résultat net courant par action dilué a atteint 5,02 euros, en amélioration de 8,2%.

En 2019, la marge opérationnelle a progressé de 11,6%, à 1,7 milliard d'euros, égalant 17,3% du revenu net, contre un taux de marge de 17% en 2018. Cette accélération de la marge a notamment permis à Publicis d'enregistrer un flux de trésorerie disponible de 1,25 milliard d'euros l'an passé, avant variation du besoin en fonds de roulement.

Le revenu net, équivalent du chiffre d'affaires, a augmenté de 9,3% au cours du dernier exercice, à 9,8 milliards d'euros, sous l'effet de la contribution d'Epsilon à compter du mois de juillet. En données organiques, c'est-à-dire à périmètre et taux de change constants, le chiffre d'affaires a fléchi de 2,3%, du fait notamment de la perte de certains contrats en 2018 et du repositionnement de Sapient aux Etats-Unis.

Les résultats dépassent les attentes

En octobre, Publicis avait annoncé anticiper pour 2019 une baisse organique de 2,5% de son revenu, une hausse de 30 points de base de sa marge opérationnelle et une croissance de 5% du résultat net courant par action dilué.

Selon le consensus réalisé par Factset, les analystes anticipaient, en moyenne, une baisse organique de 2,4% du chiffre d'affaires et une marge opérationnelle de 1,64 milliard d'euros, représentant 16,6% du chiffre d'affaires.

"Il reste encore beaucoup à faire en termes de redressement, mais c'est un bon début", commentent les analystes de Citi, qui saluent l'amélioration du besoin en fonds de roulement et de la marge opérationnelle. En termes absolus, il est toutefois difficile de qualifier les résultats de "bons" étant donné le repli organique de 4,5% du chiffre d'affaires au quatrième trimestre, ajoutent-ils.

Les nombreux contrats gagnés par Publicis l'année dernière n'ont pas compensé la baisse des dépenses de certains clients clés.

"Cette publication confirme le modèle de Publicis, croissance faible (toujours négative) mais forte génération de cash", ajoute Oddo BHF, qui table sur une nouvelle baisse organique du chiffre d'affaires de 0,6% cette année.

Au niveau du bilan, l'acquisition d'Epsilon pour quelque 4 milliards d'euros a fait passer Publicis d'une situation de trésorerie nette de 288 millions d'euros à fin 2018, à un endettement net de 2,71 milliards d'euros au 31 décembre 2019.

Pas d'acquisition "de taille" à l'horizon

"Ne vous attendez pas à une nouvelle acquisition de taille", a prévenu Arthur Sadoun lors d'une conférence téléphonique, tout en précisant que Publicis pourrait éventuellement "réaliser quelques petites opérations pour renforcer ses positions".

Publicis est également en mesure de proposer le versement d'un dividende en hausse au titre de l'exercice 2019. Le 27 mai, le publicitaire soumettra au vote de ses actionnaires le paiement d'un dividende de 2,30 euros par action cette année, en hausse de 8,5%.

"Notre transformation est désormais finalisée, à la fois en termes d'actifs et d'organisation. Nous avons aujourd'hui un positionnement unique pour apporter à nos clients ce dont ils ont besoin pour réussir dans un monde de plus en plus dominé par les plateformes, comme en témoignent nos succès récents avec Disney et Novartis", a ajouté le président du directoire.

Arthur Sadoun a également tenu à rassurer quant au risque que représente l'épidémie de coronavirus pour les activités du groupe en Chine, pays qui compte pour moins 5% de ses revenus. "Le coronavirus pourrait avoir un impact sur certains de nos clients en Asie, mais il est trop tôt pour en mesurer l'impact pour Publicis".

Par mesure de précaution, le groupe français a fermé toutes ses agences chinoises jusqu'au 14 février.

-Dimitri Delmond et François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV - ECH

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