Paris (awp/afp) - Le groupe de communication Publicis a bénéficié au premier trimestre de performances commerciales et financières meilleures que prévues, mais il conserve ses prévisions annuelles face aux multiples incertitudes macro-économiques, a-t-il annoncé jeudi.

Le groupe a publié un revenu net (chiffre d'affaires après déduction des frais à la charge des clients) de 2,8 milliards d'euros (2,85 milliards de francs suisses), en hausse de 17,1% sur un an, et de 10,5% à taux de change et périmètre constants, bien au-dessus du consensus des analystes.

"Alors que cette performance aurait dû conduire le groupe à relever ses prévisions annuelles 2022, la situation sanitaire mondiale, l'évolution du conflit en Ukraine et les conséquences de l'inflation pour ses clients créent trop d'incertitudes pour le faire à ce stade", indique Publicis dans un communiqué.

Le groupe a confirmé sa prévision de croissance organique annuelle entre +4% et +5%, en précisant que la progression attendue se situera "dans le haut de la fourchette".

"On est extrêmement confiant dans notre capacité à atteindre tous les objectifs qu'on s'était fixé avant le début du conflit", a déclaré le président du directoire, Arthur Sadoun, lors d'un point-presse.

Concernant les conséquences de la hausse de l'inflation, "il est difficile de savoir si l'impact sera positif ou négatif. Il faut être prêt à tous les scénarios", a poursuivi M. Sadoun.

Patron opéré

Le dirigeant de 50 ans a annoncé début avril à ses plus de 80'000 employés avoir subi récemment une opération chirurgicale visant à retirer une tumeur cancéreuse, un choix de communication "transparente" pour rassurer ses équipes car il devra passer les deux prochains mois à Paris pour un traitement de suivi, a-t-il précisé à la presse.

Dans le détail, Publicis a profité de l'augmentation des revenus issus de sa filiale Publicis Sapient, dédiée au conseil en transformation numérique et en cours de restructuration depuis deux ans. Elle affiche cette fois des revenus en hausse de 18,5% à données constantes.

La croissance se poursuit en Amérique du Nord, de loin la première région du groupe, avec un revenu net en hausse de 16,1% à 1,7 milliard d'euros. En Europe, le groupe a observé un rebond de l'activité (+18% à 662 millions d'euros), notamment en France et au Royaume-Uni.

Enfin, le groupe se félicite d'avoir obtenu de nouveaux gains de budgets, dont notamment un contrat média avec Pepsi en Chine ou la majorité des investissements du groupe brassicole AB InBev au niveau mondial.

En Russie, le désengagement total du groupe à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine et des sanctions internationales, a causé une perte de cession de 87 millions d'euros.

afp/fr