PARIS (Reuters) - Publicis, troisième groupe publicitaire mondial, a dépassé les attentes des analystes au dernier trimestre 2020 grâce à sa filiale Epsilon spécialisée dans le marketing et les données, qui lui a permis de dégager une modeste croissance aux Etats-Unis.

A la Bourse de Paris, le titre Publicis signait de loin la plus forte hausse du CAC 40 et figurait parmi les meilleures performances en Europe, avec un gain de 6,19% à 46,46 euros dans la matinée.

La valeur renoue ainsi avec un plus haut depuis la mi-juillet 2019 après être tombée jusqu'à un creux de 20,94 euros au plus fort de la crise sanitaire à la mi-mars 2020.

Dans un marché de plus en plus dominé par des sociétés comme Facebook ou Alphabet, maison mère de Google, Publicis cherche à se développer rapidement sur le marché du numérique grâce aux publicités ciblées sur internet.

L'achat pour 4,4 milliards de dollars (3,65 milliards d'euros) d'Epsilon en 2019, qui avait suscité le scepticisme des analystes quant à sa capacité à intégrer rapidement le groupe, a joué un rôle clé dans le développement d'offres reposant sur l'analyse de données.

"La grande surprise (pour la fin de l'année 2020) nous vient des Etats-Unis", a déclaré Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis, alors que la pandémie de coronavirus continue de peser sur le marché publicitaire mondial.

La croissance organique des ventes aux Etats-Unis, le plus gros marché de Publicis, a atteint 0,5% au quatrième trimestre, au-dessus des estimations des analystes publiées par la compagnie.

Cette performance a permis à Publicis de faire état d'un revenu net de 2,6 milliards d'euros pour la période, en baisse organique de 3,9%, alors que les analystes s'attendaient en moyenne à une baisse de 6,7%.

PAS DE PRÉVISIONS POUR 2021

Publicis a aussi bénéficié de l'ajout de nouveaux clients lors des 18 derniers mois comme Kraft-Heinz, TikTok, Reckitt Benckiser ou encore L'Oréal en Chine.

La marge opérationnelle du groupe publicitaire est ressortie à 16% en 2020, contre 16,9% un an plus tôt, un repli qui a pu être limité par la mise en oeuvre d'un plan de réductions de coûts de 467 millions d'euros.

Publicis proposera un dividende de 2 euros par action au titre de l'année 2020.

Le troisième groupe publicitaire mondial n'a pas fait état d'objectifs annuels pour 2021 en raison de l'incertitude persistante due à la crise sanitaire.

Il s'attend néanmoins à une baisse de ses ventes au premier trimestre 2021 avant de renouer avec la croissance au deuxième trimestre et promet d'actualiser ses prévisions en juillet prochain.

Publicis a par ailleurs de nouveau démenti mener des discussions sur d'éventuelles fusions alors que des rumeurs de marché en ce sens avaient fait réagir le titre en Bourse en début d'année.

(version française Camille Raynaud et Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)

par Mathieu Rosemain