Puma cède 2,2% à 91,56 euros tandis que Kering est quasi-stable (-0,07% à 735 euros). Le titre de l'équipementier sportif est pénalisé par l'afflux de papiers lié à la cession par le géant du luxe de 5,9% de son capital pour environ 805 millions d'euros. Le français ne détient désormais plus que 4% de Puma. Kering poursuit ainsi son désengagement de la société allemande débuté par la distribution de 70% du capital à ses actionnaires en 2018. L'an dernier, le groupe de François-Henri Pinault avait cédé une participation similaire pour environ 656 millions d'euros.

Les 805 millions d'euros récoltés aujourd'hui seront affectés aux besoins généraux de Kering et renforceront encore davantage sa structure financière.

Kering avait acquis Puma en 2007 lorsque, à l'époque, le groupe français souhaitait faire de la marque allemande son second pilier à côté de Gucci, son porte-étendard dans le luxe. La marque sportive était largement distancée par ses deux concurrents, Nike et Adidas, et l'objectif était de relancer ses ventes et sa rentabilité grâce notamment à des partenariats avec Usain Bolt dans le sport, et Rihanna et Kylie Jenner dans le lifestyle.

Kering, grâce aux Millennials dans les pays matures comme émergents, a fini par réussir son pari, mais trop tardivement, à partir de 2016-2017. Comme, en parallèle, Gucci a littéralement explosé, le groupe a préféré se focaliser sur le luxe, une activité plus rentable et moins cyclique.

Dans une note publiée ce matin, Jefferies indique que cette nouvelle cession porte le flottant de Puma à 66,7%. Le trésor de guerre amassé par Kering pourrait contribuer à financer une acquisition dans le luxe, poursuit l'analyste. Ce dernier observe que la vente intervient après que le titre Puma affiche de nouveau un bilan positif depuis le début de l'année et un gain de 15% par rapport à son point bas de mars.

Le courtier américain, qui reste à l'Achat sur Puma, s'attend à ce que le marché soit encore plus attentif aux éventuelles offensives de Kering sur un secteur de luxe de plus en plus polarisé entre, d'un côté, les géants prospères, et de l'autre, les petites et moyennes marques affaiblies par la pandémie. Il a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 755 euros sur le français.

Plus prudent, UBS a réitéré son opinion Neutre et son objectif de cours de 618 euros sur Kering après cette cession attendue qui devrait contribuer à alimenter la longue hausse de l'action.

Cependant, il souligne que, comme à chaque fois après une telle transaction, la question se pose sur l'utilisation qu'envisage de faire Kering de son bilan eu égard à sa solide position financière (la dette nette représenterait selon UBS 0,2 fois l'Ebitda) et à sa stratégie historique d'acquisitions.

Pour Invest Securities en revanche, cette cession "ne peut pas être a priori analysée comme un préalable obligé pour réaliser des opérations de croissance externe".

Valeurs citées dans l'article : PUMA SE, Kering