Paris (awp/afp) - Le groupe français Soitec qui fabrique des matériaux pour semi-conducteurs a signé un accord commercial représentant des ventes "de plusieurs dizaines de millions d'euros" dès cette année avec le géant américain des puces électroniques Qualcomm, a-t-il annoncé mardi.

L'action Soitec a gagné 4,29% mardi après l'annonce de cet accord, qui porte sur un substrat qui sera utilisé par Qualcomm pour produire des filtres de radiofréquence pour smartphones, notamment 5G.

Ce nouveau substrat dit POI (piezoelectric on insulator) permet notamment d'améliorer la performance des filtres, tant en encombrement qu'en matière d'électricité consommée et de résistance à l'élévation de température, a indiqué à l'AFP Thomas Piliszczuk, vice-président de Soitec chargé de la stratégie.

"Ces matériaux attirent l'attention de tous les grands de l'industrie du téléphone portable", a-t-il souligné.

L'accord avec Qualcomm représentera "des ventes significatives de plusieurs dizaines de millions d'euros" dès l'exercice 2020-2021 entamé le 1er avril, a-t-il indiqué.

Soitec espère connaître avec ce substrat POI, déjà utilisé par d'autres fabricants de puces que Qualcomm, une réussite comparable à celle connue avec le substrat SOI (silicon on insulator) qui lui a déjà valu une forte croissance ces dernières années.

Ce substrat produit par Soitec se retrouve aujourd'hui dans la quasi-totalité des smartphones dans le monde, selon Thomas Piliszczuk.

Soitec envisage pour l'exercice en cours une stabilité de son chiffre d'affaires du fait de la crise du coronavirus, après des années de croissance accélérée (35% en 2019-2020, après 43% l'année précédente et 26% l'année d'avant).

Mais il devrait revenir à une croissance de plus de 30% en 2021-2022, selon ses dernières prévisions.

Soitec est issue à l'origine du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). L'entreprise qui emploie 1.450 personnes compte deux usines importantes à Bernin près de Grenoble et une usine à Singapour.

afp/rp