Tokyo (awp/afp) - Le géant japonais des services en ligne Rakuten a annoncé mercredi une perte nette sur la période avril-juin, soit un quatrième trimestre d'affilée dans le rouge, ses résultats demeurant plombés par ses lourds investissements dans la téléphonie et réseaux mobiles.

Sa perte nette sur son deuxième trimestre 2021 s'est fixée à 40,3 milliards de yens (336 millions de francs suisses), contre un petit bénéfice net de 7,8 milliards de yens un an plus tôt, selon un communiqué.

Et il a subi une perte opérationnelle de 63,5 milliards de yens sur le trimestre écoulé, contre un bénéfice d'exploitation symbolique il y a un an (3,3 milliards de yens).

Ses pertes se sont par ailleurs fortement creusées sur un trimestre. En cause, des dépenses opérationnelles très lourdes dans son segment mobile, où le groupe étend rapidement son propre réseau au Japon.

En revanche la croissance de son chiffre d'affaires est restée très dynamique au deuxième trimestre (+15,8% sur un an à environ 402,2 milliards de yens).

Les ventes de Rakuten ont continué de grimper dans ses activités de commerce en ligne, en dépit d'une base comparable très élevée sur un an, au début des nouveaux modes de vie casaniers imposés par la pandémie.

Ses ventes ont également encore progressé dans ses services de finance en ligne et dans son activité mobile.

Le groupe continue de viser une croissance "à deux chiffres" de son chiffre d'affaires total en 2021.

Ses lourds investissements depuis plusieurs années dans la téléphonie et les réseaux mobiles devraient continuer à plomber ses résultats et à gonfler son endettement.

Cela devrait rester un boulet pour la rentabilité du groupe y compris en 2022, a estimé fin juillet l'agence de notation financière Standard and Poor's, qui a abaissé d'un cran la note de sa dette de long terme, à "BB+", faisant ainsi entrer Rakuten dans sa catégorie d'investissements spéculatifs.

De récentes baisses importantes des tarifs des grands concurrents de Rakuten dans les télécoms au Japon atténuent l'attractivité de ses offres à bas prix sur ce marché, selon Standard & Poor's.

Mais le groupe lorgne au-delà du marché japonais, cherchant à exporter son nouveau savoir-faire en matière d'infrastructures mobiles 4G et 5G basées sur des technologies Open RAN (réseaux virtuels et désagrégés fonctionnant avec des logiciels interopérables).

Il a ainsi annoncé début août un contrat prometteur de construction et de maintenance du réseau 5G dématérialisé de l'opérateur télécoms 1&1 en Allemagne, ainsi que le rachat intégral d'une société américaine spécialiste de solutions Open RAN, Altiostar.

Rakuten a précisé mercredi avoir déboursé 369 millions de dollars (341 millions de francs suisses) pour monter à 100% du capital de cette société, dans laquelle il avait déjà progressivement investi depuis 2019.

afp/buc