Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser a annoncé lundi la vente de sa division de lait infantile en Chine pour 2,2 milliards de dollars (près de 2,0 milliards de francs suisses) au fonds d'investissement chinois Primavera Capital.

Reckitt Benckiser, connu pour les antalgiques Nurofen et le désodorisant Air Wick, explique dans un communiqué avoir trouvé un accord définitif pour cette cession, et ajoute qu'il conservera 8% du capital dans cette activité.

Il avait ouvert la porte en février dernier à une vente, avec pour objectif de se concentrer, dans le lait infantile, sur les zones géographiques où il est l'un des principaux acteurs du marché comme en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Asie.

"L'annonce du jour marque une nouvelle étape dans notre stratégie pour redynamiser notre croissance et créer de la valeur sur le long terme", souligne Laxman Narasimhan, directeur général du groupe.

La branche chinoise de lait infantile compte 3000 salariés, avec des usines de production à Nijmegen aux Pays-Bas et Guangzhou en Chine, où son siège est situé. Son chiffre d'affaires de 2020 a atteint 861 millions de livres, avec une marge opérationnelle de près de 10%.

Basé à Slough (sud de l'Angleterre), Reckitt Benckiser était entré sur le marché du lait infantile avec l'acquisition en 2017 de l'américain Mead Johnson Nutrition (MJN) pour 16,6 milliards de dollars.

Mais ses performances n'ont pas été à la hauteur de ses attentes en particulier en Chine où la population est vieillissante. Le pays a d'ailleurs annoncé la semaine dernière vouloir supprimer la limite de deux enfants par couple.

Résultat, même si Reckitt vend cette activité pour 2,2 milliards de dollars, ce qui va lui permettre de réduire sa dette, il s'agit d'une valorisation bien inférieure à 2017, au moment du rachat de Mead Johnson.

Le groupe britannique précise qu'il va devoir passer dans ses comptes une charge de 2,5 milliards de livres pour refléter la baisse de valeur des actifs.

Cette cession "aide à tirer un trait sur l'une des plus grandes erreurs stratégiques de son histoire", souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

"Des questions se posaient dès le départ sur la raison pour laquelle Reckitt a dépensé tant d'argent pour acheter Mead Johnson", qui réalisait la moitié de ses ventes en Asie, avec une "concurrence rude en Chine".

Reckitt Benckiser précise qu'il reste toujours présent en Chine, que ce soit dans l'hygiène, dont l'activité dans le monde a été dopée par la pandémie, la santé et les vitamines et compléments alimentaires.

Le pays est le premier marché pour sa marque de préservatif Durex, et est également incontournable pour ses produits nettoyants Dettol.

afp/jh